VIH : première greffe de foie entre deux séropositifs

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Une greffe de foie entre deux personnes atteintes du Sida a été réalisée avec succès en Suisse, aux hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Il s’agit d’une première mondiale, qui ouvre de nouvelles perspectives médicales pour les patients séropositifs.

A première vue, la greffe de foie réalisée en octobre 2015 aux hôpitaux universitaires de Genève (HUG) en Suisse n’a rien d’extraordinaire. Pourtant, son annonce le 25 avril 2016 dans l’ American Journal of Transplantation  fait grand bruit. Et pour cause : il s’agit de la première greffe au monde réalisée entre deux patients atteints du VIH .

Adapter la trithérapie du receveur

Comme l’expliquent les médecins et chirurgiens des HUG, depuis 2007, la Suisse est le seul pays au monde à autoriser la greffe d’organes entre séropositifs. Le donneur était un homme de 75 ans, diagnostiqué en 1989 et décédé en octobre 2015 d’une hémorragie cérébrale. Le receveur a, quant à lui, été diagnostiqué en 1987. Etant donné qu’ils avaient tous les deux reçus depuis plusieurs années une trithérapie , le virus du Sida n’était plus détectable dans leur sang. Mais le fait d’avoir reçu ces traitements a « naturellement produit des résistances, dont [les médecins ont] dû tenir compte pour adapter le traitement final post transplantation du patient » explique le professeur Christian van Delden, responsable de l’unité d’infectiologie et de transplantation des HUG dans une vidéo mise en ligne par l’institution. Le risque d’une telle transplantation réside dans la possibilité de transmettre une nouvelle souche du virus du donneur au receveur, et donc de compromettre la greffe ou d’altérer l’efficacité de la trithérapie. Mais six mois après l’opération, le virus est toujours indétectable dans le sang du receveur, ce qui constitue un succès. La transplantation en elle-même a fonctionné puisque le corps du receveur n’a pas rejeté le greffon.

Vers une évolution du statut des patients séropositifs

Cette première mondiale constitue un espoir pour de nombreux patients séropositifs, souvent atteints de pathologies hépatiques et en attente d’une greffe de foie. Si l’ouverture des dons d’organes aux personnes atteintes du VIH permet d’améliorer la santé de ces patients sur liste d’attente , elle fait aussi évoluer le statut des séropositifs. « En tant que médecins qui prenons en charge des patients, on peut leur dire, comme à n’importe qui : si vous le souhaitez, vous pouvez faire don de vos organes » souligne le professeur Alexandra Calmy, responsable de l’unité VIH-Sida des HUG.

 

Auteur: Laurene Levy – TopSant

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