Les événements survenus au Sénégal les 1er et 2 juin 2023 demeurent sujets à controverse. L’annonce de la condamnation à deux ans de prison ferme d’Ousmane Sonko, leader du parti Pastef, a déclenché des manifestations d’une extrême violence, ayant causé 16 morts selon les chiffres officiels.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, montrant des individus armés – certains cagoulés, d’autres non – tirant sur des manifestants, ont suscité de vives réactions. Ces éléments ont été abordés lors d’une conférence de presse tenue par le ministre de l’Intérieur Antoine Diome et la police sénégalaise.
Début juin, la police a présenté pas moins de trois vidéos lors de cette conférence, affirmant que ces individus armés faisaient partie des manifestants. Cependant, l’analyse des médias nationaux et internationaux, notamment celle réalisée par Senego, indique que ces vidéos auraient été tronquées et que les individus en question étaient en réalité proches des forces de l’ordre. Ces constatations ont soulevé des questions sur l’objectivité de la présentation faite par la police, mais aucune clarification officielle n’a été fournie par les autorités à ce jour.
Antoine Diome, le ministre de l’Intérieur, a abordé cette question lors de la visite des chantiers du BRT. Il a reconnu l’existence de controverses et de contre-vérités potentielles autour de ces vidéos, suggérant que certaines pourraient avoir été manipulées.
Au micro de Senego TV, le ministre tenait à faire ces précisions : “Depuis quelques jours, une controverse s’est installée au Sénégal à propos de la diffusion de certaines vidéos. Je voudrais ici aussi annoncer qu’une enquête a été ouverte à propos de ces dossiers. Chaque partie, ou du moins chaque observateur, peut apporter sa part de vérité, mais in fine, c’est à la justice de révéler la vérité sur tout ce qui s’est passé.”
Il a également souligné l’universalité de telles controverses, en mentionnant : « Aujourd’hui, en parcourant l’actualité internationale, j’ai pu observer des controverses similaires dans d’autres pays. »
Le ministre a exhorté la population à la prudence face à l’information circulant sur les réseaux sociaux, soulignant la facilité de manipulation des vidéos : “Ce ne sont pas une, deux, ni même trois vidéos, mais bien plus. Tout le monde sait que lorsqu’on obtient une vidéo, on peut la manipuler à sa guise. Il est également évident qu’on peut faire des coupures sur une vidéo pour la modifier. Beaucoup de gens au Sénégal savent faire cela. C’est pour cette raison que j’invite chacun à faire preuve de prudence.”
Appelant à la patience en attendant les résultats des investigations officielles, il a ajouté : “Laissons le temps aux experts dans le domaine de mener les investigations nécessaires pour révéler la vérité. Si les gens ne font pas preuve de vigilance, ils risquent d’être induits en erreur, et la personne qui cherche à vous tromper aura alors atteint son objectif.”