La scène est apocalyptique. En plein milieu de la voie qui relie Kébémer à Touba, les secouristes ont versé du sable sur le sang encore fumant des victimes qui s’est éparpillé sur le bitume. Sur le bas côté, un minicar en lambeaux, gît sur le sol. Des sandales d’enfants, des moutons calcinés, des traces de sang carbonisé par le feu, sont éparpillés sur le plancher. Des mécaniciens, qui ont rappliqué sur les lieux, ramassent ce qui reste de l’épave.
Les 2 chauffeurs du bus mort sur le coup
De l’autre côté de la voie, l’immense bus, qui est entré en collision avec le minicar, a arraché, sur son passage, un poteau électrique et s’est retrouvé dans les buissons. Autour de l’épave, des légumes encore fraiches, des pots à jeter, du sucre en poudre, se sont mélangés au sang. Les traces du choc ont maculé la vitre arrière du bus qui garde encore les traces des fluides corporelles de ses victimes.
Alioune, l’apprenti du bus et l’un des rares rescapés de l’accident, a perdu deux de ses camarades. « C’est dans cette voiture que j’ai appris à conduire. Il appartient à Rane Aw. C’est un parent à moi. Nous avons perdu Khadim et Iba Mbaye dans le choc. Ils sont tous des chauffeurs. L’apprenti lui était atteint aux pieds », explique-t-il, encore sous le choc.
Deux enfants, seuls rescapés du minicar
« Le bus n’avait pas pris de clients. Il revenait de Touba. Le minicar, lui, allait vers Touba. Il venait de Richard-Toll. Seuls deux personnes sont sorties vivants du minicar. Un enfant d’environ 7 ans et un autre de 4 ans. Tout le reste n’a pas survécu », ajoute l’ancien apprenti chauffeur du bus.
De l’hôpital de Kébémer d’où il revient, il informe que les deux enfants qui ont survécu, sont en train de recevoir des soins. Mais, les prochaines heures risquent d’être difficiles pour eux. Car, « Leurs mamans n’ont pas encore été identifiées. Les médecins leur ont mis des perfusions mais elles n’ont pas encore vu leur maman », confie-t-il.
L’accident s’est produit, ce matin aux environs de 7 heures. Les badauds évoquent un énorme brouillard qui aurait fortement perturbé la visibilité des chauffeurs. Les 24 âmes tuées sur le coup, rappellent aux nombreux automobilistes qui se rendent à Touba, de rester prudents.