Au lendemain de l’élimination du Sénégal à la CAN 2017, ils étaient très peu à croire à la bonne étoile d’Aliou CISSE qui polarisait les plus acerbes critiques. Avec sa prémonition à la justesse légendaire, Sidy Lamine NIASSE, lui, était persuadé que les critiques contre celui qu’il considérait comme son fils, allaient faire place à des félicitations. L’histoire lui a encore donné raison. Aujourd’hui, le travail d’Aliou CISSE, grand artisan du parcours des Lions à la présente CAN, est reconnu à sa juste valeur, comme Sidy Lamine le présageait dans cet éditorial et cette vidéo qu’il avait faits.
Aliou, mon fils, tu as relevé le premier défi. Comme tes aïeuls, Birane et Massata, tu as montré que nous n’avons rien à envier aux entraîneurs de l’Hexagone appelés péjorativement «Sorciers blancs». Ni quand il s’agit de fonder un esprit de groupe conquérant, ni pour rendre une équipe compétitive à l’échelle continentale. Tu as révélé au monde entier, sur terre africaine, une équipe dont le professionnalisme fonde la discipline, la combativité révèle l’engagement et le fond de jeu démontre le talent. Cette équipe aurait pu nous valoir toutes les satisfactions sans que cela ne surprenne personne. Et elle l’a montré en qualifiant le Sénégal au second tour de la Can pour la première fois depuis onze ans. Elle n’a pas pu aller plus loin, mais ce n’est pas faute de technicité, ni d’engagement. Tu nous as ainsi donné l’envie de davantage rêver et de croire en l’avenir d’une équipe nationale coachée par des Sénégalais et qui rentre dans les compétitions les plus élevées les armes à la main et prête à aller jusqu’à la victoire finale.
Point de découragement pour qui s’arme de foi et de conviction. Le football est certes un jeu, mais l’importance qu’il revêt en fait un catalyseur qui ne pourrait ne pas nous faire penser à nos modèles. En bon musulman et sur les traces de tes ancêtres, il faut, mon fils, te fier à notre référence qui est le prophète de l’Islam (Psl). Alors qu’il avait fait le rêve de revenir à la Mecque d’où il avait été chassé, il se résolut à y retourner suscitant ainsi l’engouement de tous les musulmans qui étaient heureux de ce retour. Seulement, à quelques pas de la Mecque, il a été obligé de rebrousser chemin. Ce qui a été très dur et très difficile à digérer par les musulmans. D’autant que ceux-ci attendaient ce moment depuis fort longtemps. Toutefois, quelques années plus tard, le Prophète (Psl), bien entouré, est revenu matérialisant ce rêve. La conquête de la Mecque fut ainsi réalisée, comme l’a indiqué le Saint-Coran (Sourate 48 Al-Fath (La victoire éclatante), verset 27).
Les analystes sportifs sont unanimes. Cette équipe est performante et peut sans doute écrire les plus belles lettres de noblesse de notre sport national. De même, la compétition reste toujours un jeu qui n’est pas joué d’avance. Le hasard, comme la chance, joue sa partition. Ainsi, pourrons-nous dire que l’équipe sénégalaise que tu as dirigée, mon fils, n’a pas démérité. Et la pugnacité, ta rigueur et ton caractère, qui l’amènent toujours à assumer ta responsabilité jusqu’au bout, ont joué un grand rôle. Pour qui connait ta famille et son histoire, dans le Saloum comme en Casamance, sait que cela a toujours été ainsi. Birane Cissé qui a épaulé Maba Diakhou Bâ était un homme de principe et de rigueur dans le combat contre le colonialisme. Et l’histoire a retenu que si le Sénégal continue à aspirer à cette indépendance si chère, c’est aussi grâce à des hommes comme lui.
Les jeunes que tu as dirigés, témoignent d’une jeunesse sénégalaise bien saine. Avec les vertus de joom, de foula et de Fayda. Et même quand la compétition a tourné au désavantage, par pur hasard, les larmes et le chagrin les ont accompagnés pour montrer à quel point la volonté et la décision d’aller jusqu’au bout leur sont reconnues. Ce qu’on n’a pas arraché durant 120 minutes de rudes batailles, ne peut être que dignement perdu par simple erreur ou coup de poker. Mais, la leçon doit être désormais retenue pour préparer le Mondial 2018. Pour que l’ancien rêve se réalise pour l’Afrique, à travers le Sénégal. A ce rendez-vous du donner et du recevoir, nous vous accompagnons tous pour que le Sénégal gagne. Mon fils, avec toi, c’est maintenant possible.