Un coup de tonnerre au dessus du ciel d’ordinaire calme de l’Église sénégalaise. Une affaire de pédophilie remontant aux années 1980 vient d’être éventée par France 24, qui a recueilli le témoignage d’une victime présumée et retracé le parcours de celui qui est présenté comme le bourreau, du Sénégal au Québec en passant par le Togo.
Celui-là, un Sénégalais bon teint, a aujourd’hui dépassé la quarantaine. Celui-ci, un missionnaire québécois des Frères Sacré Cœur, est âgé de plus de 90 ans. Retiré dans son pays, il se déplace en fauteuil roulant. Le premier charge, avec force détails ; le second avoue et tente, fébrilement, de se justifier. L’affaire risque de faire grand bruit. Les langues pourraient se délier.
D’autant que Kaolack, où se seraient déroulés les faits présentés dans la vidéo de France 24, n’est pas la seule localité au Sénégal à avoir été touchée. De tels faits se seraient également déroulés à Rufisque. Dans le générique de fin de Spotlight, Oscar du meilleur film et du meilleur scénario original en 2016, ouvrez bien les yeux.
Sur la longue liste des pays ou villes où des scandales de pédophilie dans l’Église ont été révélés, à la suite de la publication de l’article du Boston Globe qui a levé le lièvre et qui inspire le film, figure le nom de cette ville sénégalaise. De telles affaires ne doivent pas souiller toute une institution religieuse. Certes. Mais à force de vouloir protéger les agissements de quelques brebis galeuses, voire inverser les rôles entre victimes et bourreaux, les responsables de celle-ci, qu’elle soit chrétienne, musulmane ou juive, se tirent une balle dans le pied