Que se passe-t-il vraiment pendant les trois jours de réunion du groupe Bilderberg ? Personne ne le sait vraiment. Les organisateurs répètent qu’il s’agit de discussions informelles et de réunions sur les grands sujets géopolitiques qui agitent laplanète. Les seules informations publiques sont les très larges thèmes de discussion et la liste des participants.
Cette année, sous la présidence du PDG d’AXA, Henri de Castries, 130 personnes feront le pèlerinage, le plus souvent en jet privé, à Dresde : des chefs d’Etat et ex-ministres, des PDG et des sultans de la Silicon Valley, des capitaines d’industrie qui brassent des milliards et des milliards et des milliards, des journalistes, des intellectuels, un ancien astronaute, des banquiers des quatre coins de la planète, Henry Kissinger, un ancien patron de la CIA et le maire du Havre, Edouard Philippe.
Il ne s’agirait donc que d’une longue session de networking dans les très, très hautes sphères entre « un nombre assez important d’accros au travail extrêmement riches et puissants ». Et puis, « aucune résolution ne sera prise, aucun vote n’est organisé, aucune mesure n’est proposée », disent les organisateurs, pour essayer de dissiper les fantasmes. Mais ça ne marche jamais.
Car la presse est tenue à l’écart, des centaines de policiers sont mobilisés et les participants ne parleront jamais de ce qui a été dit à l’intérieur du Taschenbergpalais de Dresde, officiellement parce que « les participants [ne doivent] pas être liés par les conventions de leurs fonctions ». Ce qui, forcément… alimente les fantasmes.
Comme tous les ans, des manifestants iront aussi à Dresde, camper autour des policiers avec des pancartes disant, en substance, « si vous n’avez rien à cacher, pourquoi est-ce que vous vous cachez autant ? ».