Deux journalistes ont été tués en Inde en vingt-quatre heures lors de deux incidents distincts. L’un d’entre eux a été tué ce lundi 26 mars dans l’Etat du Madhya Pradesh, au centre du pays, après avoir été écrasé par un camion, renseigne la Rfi.
Le reporter avait reçu des menaces de mort après avoir révélé une collusion entre un responsable de la police locale et la mafia du sable. Une vidéo de surveillance semble indiquer que l’acte était prémédité.
Le motocycliste en question est Sandeep Sharma, un reporter de 35 ans. Ce journaliste de télévision vient de révéler la collusion entre un policier et la mafia du sable. Ces trafiquants extraient illégalement le sable des lits de rivière pour le revendre aux chantiers de construction qui s’en servent pour faire du béton. Ce commerce endommage les lits des cours d’eau, mais il est tellement juteux dans ce pays en plein boom immobilier que les trafiquants peuvent payer les policiers pour qu’ils ferment les yeux.
#WATCH:Chilling CCTV footage of moment when Journalist Sandeep Sharma was run over by a truck in Bhind. He had been reporting on the sand mafia and had earlier complained to Police about threat to his life. #MadhyaPradeshpic.twitter.com/LZxNuTLyap
— ANI (@ANI) 26 mars 2018
Un deuxième journaliste tué dans le nord-est du pays
La veille, c’est un autre journaliste, Navin Nischal, journaliste pour le Dainik Bhaskar, un important journal en langue hindie, qui a été tué écrasé dans l’Etat du Bihar. L’auteur présumé du meurtre, un ancien responsable villageois, a été arrêté ce lundi après un dépôt de plainte du frère de la victime, a indiqué la police. « Il a déclaré qu’il s’agissait d’un meurtre, car (Navin Nischal) s’était querellé hier (dimanche) avec l’ancien chef villageois », a expliqué à l’AFP un responsable de la police de Bhojpur, Avkash Kumar.
En Inde, les journalistes sont souvent victimes de harcèlement ou d’intimidation de la part de la police, de politiques ou de bandes criminelles. Beaucoup travaillent dans des conditions hostiles dans des zones de conflit. En 2017, trois journalistes avaient été tués dans le pays. L’Inde figure à la 136e place sur 180 au dernier classement de l’ONG Reporters sans frontières.