L’Italie est plus que jamais confinée à cause du Coronavirus qui se propage de jour en jour. C’est le deuxième pays au monde le plus touché derrière la Chine, avec plus de 10.000 cas dont 631 morts (bilan à 18h GMT). Une situation qui inquiète de plus en plus les Sénégalais vivant en Italie. Cette dame qui vit à Milan le confirme dans cet entretien accordé à iGFM.
Décrivez-nous la situation actuelle à Milan, avec à la propagation du Coronavirus ?
La situation actuelle est devenue très sérieuse. Au début, on minimisait l’affaire, mais les morts augmentent de jour en jour. On peut avoir 113 personnes par jour. C’est un bilan très lourd. Les gens sont inquiets et il n’y a plus personne dehors. Les gens ont été forcés à rester chez eux. Actuellement, les Sénégalais qui avaient l’habitude de faire du commerce dans la rue, sont confinés chez eux. Personne n’ose sortir. Ce, pour dire que les vendeurs de livres qui vivent ici à Milan, ne sortent plus. Ce sont les conseils et instructions. C’est difficile pour nous et pour nos parents qui vivent au Sénégal.
Nous sollicitons les prières de tout le monde, même si pour le moment aucun Sénégalais n’est infecté. On remercie le bon Dieu.
Comment faites-vous alors pour vivre, surtout que toute l’Italie est confinée ?
Naturellement, les Sénégalais ont peur. Je reconnais que j’ai peur comme beaucoup d’autres Sénégalais. Au début, j’avais commencé à prendre mes précautions. Tous les magasins et supermarchés ne sont pas fermés. Ils sont ouverts mais il y a une manière de fonctionner aussi. Quand on se rend dans les magasins et supermarchés, on se protège en mettant des gangs et des masques. On n’entre pas tous ensemble. On entre par groupe. Il faut attendre qu’un groupe sorte avant qu’un autre entre.
Vous vivez à Milan avec votre mari et votre fils. Quelle est l’ambiance dans votre foyer ?
Je ne sors plus depuis plus de 15 jours. Je suis restée chez moi. J’ai préféré rester à la maison avec mon fils. Mais, mon mari a essayé de rester une semaine à la maison avec nous, mais par la suite, il avait repris le travail avant de décider finalement de ne plus sortir. Je pense que la situation oblige. Tout le monde est dans la même situation. Et, lorsque les morts ont été annoncés, les gens ont commencé à aller faire leurs achats afin d’éviter de sortir.
Y a-t-il des gens qui tentent d’aller travailler, malgré les mesures sévères prises par le gouvernement italien ?
Je sais qu’à l’heure où je vous parle, des mesures sévères ont été prises. Les boutiques ont toutes été fermées sauf les pharmacies et supermarchés. Même quand il s’agit d’aller travailler en quittant par exemple Milan, pour se rendre à Novara ou Brescia, il faut des preuves qu’on se rend à son lieu de travail. S’il n’y a aucune preuve, on te fait retourner chez toi. Tu risques une amende ou un emprisonnement.
Avez-vous reçu le soutien de l’association des Sénégalais d’Italie ?
Je ne sais ce qu’elle a prévu pour nous. Je n’ai pas beaucoup d’informations concernant des décisions et solutions. Je le dis parce que je ne sors pas. Même ceux avec qui je discute n’ont aucune information aussi. Alors, je n’en sais rien du tout.
Et celui des autorités diplomatiques alors ?
De ma part, je n’ai rien reçu. Je n’ai reçu aucun message venant de l’association nous remontant le moral. Je n’ai aussi entendu aucun Sénégalais vivant ici parler de ça. Même du côté des autorités représentant le gouvernement du Sénégal, je n’ai aucun signe d’elles. Peut-être qu’elles ont fait quelque chose, mais moi en personne je n’ai aucune nouvelle des autorités sénégalaises basées à Milan.