Le DJ, d’origine britannique, ne pensait pas provoquer ou offenser quiconque. L’affaire est pourtant remontée jusqu’au ministère tunisien des Affaires religieuses qui s’est fendu d’un communiqué.
Ce week-end, entre le vendredi 31 mars et le samedi 1er avril, un DJ britannique introduit dans son mix un appel à la prière alors qu’il se produit dans la boîte de nuit Elguitoune en Tunisie.
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais depuis que ce court extrait a été diffusé sur YouTube, indignations et réactions véhémentes pleuvent sur les organisateurs et le DJ.
La ville de Nabeul, où se trouve la boîte de nuit, est voisine de la station balnéaire d’Hammamet, l’une des principales destinations touristiques de Tunisie.
Toujours selon l’AFP, une enquête a été ouverte et le gérant du club placé en détention provisoire « pour atteinte aux bonnes mœurs et outrage publique à la pudeur ». Ce dernier n’est pas un total inconnu du milieu puisque son établissement accueille régulièrement des têtes connues du rap français telles que Kaaris ou La Fouine.
« Une décision injuste » pour les organisateurs
Le ministère tunisien des Affaires religieuses s’est même fendu d’un communiqué où il dénonce « des actes portant atteinte au sacré et aux rites religieux ». Il y précise que « se moquer des sentiments des Tunisiens et de leurs principes religieux est une chose absolument inacceptable ». Au vu de la réputation plutôt confidentielle du DJ sacrilège, tout porte à croire que cette affaire est complètement montée en épingle par les responsables locaux après publication de l’extrait.
De leur côté, l’équipe organisatrice de l’événement, appelé l’Orbit Festival, a « décliné toute responsabilité » et « présenté (ses) excuses », dans un message publié sur sa page Facebook. Dans l’optique de calmer les esprits, ils ajoutent: « Le DJ est Anglais et a joué ce titre récemment en Europe. Il n’a pas compris que cela pouvait offenser le public d’un pays musulman comme le nôtre. » Ils tiennent toutefois à insister sur un point: « Il est injuste que 20 secondes de musique salissent tout un événement de deux jours et préparé pendant de longs mois. »
Sur la page de la manifestation figure par ailleurs un commentaire du musicien. Il présente lui aussi ses « sincères excuses », plaidant n’avoir « jamais voulu provoquer ou offenser quiconque ». Sous le poids des insultes et menaces, il a depuis fermé tous ses comptes sur les réseaux sociaux.