18 mai 2019-18 mai 2020. Voilà une année déjà que Bineta Camara a été tuée, en plein mois de Ramadan, chez elle, à Tambacounda. Retour sur les péripéties d’une affaire qui avait secoué tout le pays.
Cette nuit-là, un peu après 21h, le chef du Commissariat urbain de Tambacounda, Hamady Baldé, a été informé d’un cas de meurtre commis dans une maison, sise au quartier Saré Guilèle de la commune de Tambacounda.
Un rapide transport sur les lieux a permis aux policiers de découvrir l’irréparable: la jeune Bineta Camara, étranglée dans sa chambre.
Après constat d’usage fait par le médecin chef de région, la dépouille de la fille de Malal Camara, directeur général de l’Agence de développement local, a été déposée à la morgue de l’hôpital régional par les éléments des sapeurs-pompiers en présence du procureur de la République, prés Tribunal de grande instance.
Le vigile de la maison, Hako, présenté comme le suspect n°1, a été vite interpellé et placé en garde à vue avant d’être libéré, le lendemain. Car entretemps, la géolocalisation du portable de la victime avait facilement «indiqué» à la police scientifique le domicile du présumé bourreau de Bineta Camara. Il s’agit d’Alioune Badara Fall, habitant le quartier Saré Guiléle, et très proche de la famille Camara.
Le 20 mai 2019, son nom fait le tour de la toile. Le ‘’bras droit’’ du père de la victime, sera interpellé, à la maison mortuaire même alors qu’il était en train de «bien» occuper des invités. Tsunami dans ce paisible quartier de la capitale orientale !
Devant les enquêteurs, Fall n’a pas perdu trop de temps pour passer aux aveux. Il déclare être l’auteur de ce crime qui aurait déjà choqué tout le pays. Tout en rejetant la thèse du viol.
Bineta repose, depuis le mardi 21 mai 2019, au cimetière musulman du quartier, laissant derrière elle, une famille meurtrie mais qui s’en remet au Tout-Puissant. De retour de la Chine, sa maman, Ndoungou Diouf, réagit au micro de Seneweb: «Je m’en remets au Bon Dieu. C’est Lui qui a en décidé ainsi».
Un acte ignoble qui aura fait couler beaucoup d’encre travers le pays. Plusieurs personnalités du pays ont même élevé la voix, dans la presse, pour dénoncer avec force les violences perpétrées contre les enfants et les femmes.
Son père, Malal Camara, dit retenir de la victime le souvenir d’une fille «attachante». «Elle me manque. Mon dernier conseil à lui donner, c’est de continuer à rester ce qu’elle était», a-t-il témoigné sur Seneweb, le samedi 25 mai, à Tamba, à l’occasion de la cérémonie du 8e jour du décès de Bineta Camara.
Ecroué depuis lors, le présumé meurtrier devrait être jugé en mi-mai 2020. Mais, son procès a été repoussé du fait de ce contexte de crise marqué par la pandémie à Covid-19.
Toutefois, le procureur Demba Traoré a promis, ce lundi 18 mai, de fixer la bonne date pour la tenue dudit procès.