À l’heure où les autorités et les populations déplorent la recrudescence des incendies meurtriers à travers le pays, un drame guette les populations qui habitent à proximité de la décharge de Thiès. Ce dépotoir d’ordures ceinturé par des habitations et commerces, rend la vie difficile voire impossible aux automobilistes, mais aussi aux riverains, pris entre deux feux : le marteau des ordures et l’enclume de la fumée noire quotidienne et permanente.
Des ordures incinérées de jour comme de nuit
Inutile de se demander à quand la fermeture de la décharge située à l’entrée de Thiès, sur la route de Mbour. La question, plusieurs fois posée par les populations riveraines affectées par les odeurs et la fumée, semble ne guère intéresser les autorités en charge de la salubrité et pas très soucieuses du droit de ces populations à un environnement sain, une nouvelle exigence qui figure dans le texte de constitution voté le 20 mars 2016, par référendum. Ces derniers jours, les ordures, déversées jusque sur la route bitumée, indisposent. Elles mettent en danger les vies des passants, des piétons, mais également celles des conducteurs des véhicules qui circulent sur cet axe routier, dont une partie est devenue invisible (voir vidéo) du fait de la fumée née de l’incinération quotidienne et permanente des ordures ménagères.
Des poteaux électriques calcinées, au bord de la chute
Ce qu’il convient d’appeler la bombe écologique de Thiès, si l’on y prend garde, risque d’exploser à la figure des populations et des autorités à la fois. Les poteaux électriques qui jonchent la décharge, sont régulièrement victimes des flammes et le danger n’est pas loin. Hormis l’absence de visibilité sur la route, un drame guette les usagers de la route, les habitants, comme ce jeune garçon qui traverse la route sur son vélo et qui aurait pu être percuté par un véhicule roulant en sens inverse.
Il est à redouter que l’embrasement de ces poteaux, entraîne l’embrasement des câbles électriques de Senelec qui a déjà procédé au remplacement de certains de ces poteaux plantés à l’entrée de la décharge, près du trottoir. Ce matin comme ces derniers jours, la circulation est très difficile sur cet axe et des accidents ont été frôlés du fait de l’absence de visibilité due à la fumée qui s’étend à perte de vue. Il y a quelques mois, la mairie de Thiès-ouest, la maire de la Ville, entre autres, y avaient initié une opération de reboisement. En lieu et place d’un mur en dur pour contenir la décharge qui déborde régulièrement, ils avaient planté des arbres mort-nés, un «mur écologique» qui a englouti des millions de francs du contribuable mais qui n’a pas tenu, faute d’entretien.
Médecins après la mort…
Aujourd’hui, force est de constater que ni la mairie de Thiès-ouest, ni celle de Fandène qui abrite la décharge à l’entrée de la commune, ne semblent affectées par cette bombe écologique et ses conséquences sur l’environnement. La mise en place d’une unité de valorisation des déchets, mainte fois réitérée, peine à prendre forme. En attendant l’intervention des médecins après la mort, l’irréparable est à deux doigts de se produire.
