Les avocats de Khalifa Sall et Cie ont boycotté l’audience de ce jeudi, à la Cour suprême. La Haute juridiction devait statuer sur le recours du maire de Dakar portant sur sa demande de liberté provisoire. Les robes noires n’ont pas goûté la jonction des trois requêtes déposées.
Dans Enquête, Me Demba Ciré Bathily explique : «Nous avons quitté la salle parce que nous avons compris que nous n’avions pas notre place ici. Manifestement, la Cour suprême était décidée à retenir, en violation de sa propre loi organique. Nous avons toujours dit que l’Etat a un calendrier qui est de juger Khalifa Sall avant les élections et nous pensions qu’il y aurait un peu d’élégance de forme. Chaque prévenu a fait un pourvoi distinct, donc on comprend aisément qu’il y ait trois recours faits par des parties différentes et des avocats différents.»
L’avocat d’ajouter : «Dans le rôle que nous avons reçu, c’est Khalifa Sall qui est programmé, donc tous ses avocats se sont préparés. Nous avions compris dès le départ qu’il y avait un coup-fourré. Ce qui les intéresse c’est de juger avant les élections pour l’empêcher de battre campagne et de jouir de ses droits politiques. C’est ce qui explique les précipitations. Et le plus grave, les délais prévus par la loi organique n’ont pas été respectés, même pour les avocats défendant les intérêts de l’Etat.»