Durant les jours qui ont précédé l’ultime réunion au siège du Grand Parti, les ténors de l’opposition ont multiplié en vain, coups de fiil et conciliabules à travers la capitale Sénégalaise pour tenter de déboucher sur un compromis. » Nous avons tourné en rond autour de la question de la tête de liste nationale sans que personne ne fasse jamais un pas vers l’autre » resume Mamadou Diop Decroix, qui a été au coeur des négociations.
D’un côté les soutiens du maire de Dakar qui estiment que le premier rôle ne saurait échapper à leur champion en raison de sa position de frondeur au sien du Parti (allié du gouvernement) , de la bonne image dont il bénéficie dans l’opinion et surtout le du symbole qu’il représente depuis son incarcération le 7 mars dernier .
De l’autre, les tauliers du Pds, qui refusent que leur statut de principal parti d’opposition – avec douze députés élus aux législatives de 2012- soit remis en question par ces nouveaux venus sous prétexte du placement en détention de leur leader. Plusieurs membres de notre parti ont fait eux aussi de la prison depuis l’élection de Macky Sall. Mais cela n’a jamais été un critère pour diriger une liste électorale » s’indigne un baron du Pds, qui moque les « prétentions irréalistes » de ses challengers.
Aux « Khalifistes » » intransigeant, les responsables du parti libéral avaient proposé ce scénario : désigner Oumar Sarr plutôt qu’Abdoulaye Wade, comme tête de liste nationale et leur réserver sur cette liste plusieurs places de choix, en échange de quoi Khalifa Sall mènerait la liste départementale à Dakar -où sa popularité est censée faire la différence. Rien n’y a fait.
En coulisses chacun a cherché à faire prévaloir son intérêt. Selon un lieutenant du maire de Dakar Karim Wade se serait dépensé par téléphone depuis sa « prison dorée » du Qatar où il est exilé depuis son élargissement de la prison, ce pour que le Pds ne lâche pas prise.
Dakarposte tient également de nos confrères de JA que depuis sa cellule de prison, Khalifa a lui aussi fait entendre sa voix par lieutenants interposés avec des membres de sa garde rapprochée comme son directeur de cabinet Bira Kane Ndiaye où encore Moussa Tine ou Moussa Taye ses conseillers politiques, pour leur donner des instructions. Dakarposte précise que c’est bien avant la visite nocturne des deux émissaires proches de celui qui préside aux destinées du Sénégal.
« Tout doit être fait pour préserver l’unité de la coalition mais il est hors de question de céder la tête de liste nationale au Pds » dira Khalifa Sall à ses seconds couteaux.
Un discours repris à la lettre par ses différents émissaires à commencer par Saliou Sarr, qui s’est opposé lors de la fameuse réunion du 28 Mai chez le « facilitateur » Malick Gackou.