Opération Epervier. C’est le nom de code d’une vaste opération menée par Interpol dans 5 pays africains, Mali, Tchad, Niger, Mauritanie et Sénégal. Selon l’Organisation Internationale de police criminelle, près de 40 trafiquants présumés de migrants ont ainsi été arrêtés. L’opération a également permis le sauvetage de près de 500 personnes, victimes de traite d’êtres humains. La moitié était des mineurs.
Cette opération s’est déroulée entre le 6 et 10 novembre 2017 mais seulement dans la journée du jeudi 23 novembre que l’information a été rendue publique. Les personnes arrêtées sont accusées de « traite d’êtres humains, travail forcé et « exploitation d’enfants ».
Interpol explique dans un communiqué qu’« ils sont accusés d’avoir forcé les victimes à s’adonner à des activités allant de la mendicité à la prostitution ». Mais le communiqué ne précise pas si la majorité était destinée à rester sur le sol africain ou à partir en Europe.
Ainsi, une nigériane de 16 ans qui s’était vue promettre un travail au Mali pour pouvoir envoyer de l’argent à sa famille, a été forcée de se prostituer par son « parrain » pour rembourser ses frais de voyage.
Autre exemple cité par Interpol: un jeune de 15 ans destiné au travail forcé était sur le point d’être vendu par des trafiquants, mais « a pu être intercepté avant la fin de la transaction ».
Pour ce qui est du Mali, c’est Yoro Traoré, inspecteur de police et agent d’Interpol basé à Bamako, qui a dirigé l’opération au Mali. Ce dernier précise qu’en plus de ces arrestations, un certain nombre d’enquêtes sont en cours afin de perturber encore davantage les réseaux criminels impliqués dans la traite des êtres humains.
L’opération Épervier a été conduite dans le cadre du projet Sahel, une initiative financée par le ministère allemand des Affaires étrangères contre les réseaux des crimes organisés impliqués dans la traite des êtres humains.
Des sociologues pensent qu’une telle opération d’arrestation de trafiquants de migrants « est un début de solution » pour lutter contre le trafic des personnes. Cependant, pour mettre fin au phénomène, ils estiment qu’il faut traiter le problème à la racine, c’est-à-dire « une implication effective des acteurs locaux ».
Dr Aly Tounkara, sociologue