À Vélingara, les Aïdara et Barry qui se disputaient l’imamat de la grande mosquée, avec des échauffourées qui avaient motivé la fermeture du lieu de culte, sur instruction de l’autorité préfectorale, voient une autre entité, composée de peulhs autochtones, s’inviter à la réclamation de la direction de la mosquée. Ce, au cours d’une réunion qui a fini en queue de poisson.
Sur ces entrefaites, le muezzin, Ya Moussa, qui détenait les clés de la mosquée, a débarqué seul, sur les lieux hier mardi, vers 14 heures, déterminé à braver la mesure préfectorale. Interpellé par le gardien de la mosquée, le muezzin rétorqua que personne ne l’empêcherait d’ouvrir les portes de la mosquée aux fidèles. Joignant la parole à l’acte, il a usé de ses cordes vocales pour faire l’appel aux fidèles. Informés, les hommes du commandant Mamadou Diagne, de la brigade de Vélingara ont débarqué sur les lieux, interrompu l’appel du muezzin qui sera embarqué dans le panier à salades. Conduit à la brigade, Ya Moussa où a été placé en garde à vue, pour non-respect de la décision administrative n°493 Pdv, en date du 9 février, portant fermeture de ladite mosquée.
Pour rappel, le vendredi 9 février 2018, à la prière de 14 heures, la grande mosquée de Vélingara a été le théâtre d’échauffourées. Les imams Chérif Babacar Aïdara dit Mbaye et Mamadou Oury Diallo qui se disputaient l’imamat, depuis le décès de l’imam Ratib, le 4 janvier 2018, s’étaient donnés en spectacle dans le perchoir, devant les nombreux fidèles. En réalité, trois clans se disputent l’imamat de cette mosquée. Il s’agit des clans d’Abdoul Gadry Diallo, fils du défunt imam Ratib, de la famille Aïdara, à sa tête, le Chiite, Chérif Babacar Aïdara et celui du clan de Mamadou Oury Diallo, «naïme» du défunt Imam Ratib. Au regard de ses voyages répétés dans le Golfe, en Iraq notamment, Diallo taxait Cherif B. Aïdara de «terroriste» et n’a voulu lui céder sa place. La tension est montée.
Et le vendredi 9 février 2018, en présence de nombreux fidèles venus sacrifier à la grande prière, les deux antagonistes vont transformer le perchoir du lieu de culte en un véritable ring. Chérif B. Aïdara sera corrigé par Diallo et écope des contusions à la tête. Il sera extirpé de cette mauvaise passe par les pandores de Vélingara, appuyés par leurs collègues de Kolda. Les deux adversaires sont placés en garde à vue, pour violences et voies de faits. La grande mosquée a depuis, été fermée, sur ordre du Préfet.