La machine du troisième mandat est en marche. Le Président Macky Sall et ses souteneurs ne comptent pas laisser le pouvoir sans livrer une dernière bataille en 2024. Benno Bokk Yakaar manœuvre à découvert pour permettre au locataire du Palais d’aller contre la volonté du peuple. Et tous sont d’avis qu’une autre candidature de Macky ne sera pas sans conséquences sur la stabilité du pays. Mais si le chef de l’Etat se lance dans ce combat perdu d’avance, il sera seul. Certains leaders de la mouvance présidentielle risquent de ne pas le suivre dans son projet suicidaire.
Le premier allié de Macky qui doit refuser le troisième mandat, c’est Idrissa Seck. Le leader de Rewmi a décidé de trahir ses camarades de l’opposition pour devenir un élément du « Mburok Sow ». Depuis lors, il a béni tout ce que le chef de l’État faisait. Mais avec la question du troisième mandat, l’ancien maire de Thiès est condamné à prendre ses distances avec ses nouveaux alliés qui poussent le président au suicide politique. Mais Idy préfère se murer dans le silence comme à ses habitudes…
Lorsque Abdoulaye Wade avait pris le chemin que Macky Sall est en train de prendre, Idrissa Seck avait pris son courage pour lui dire non. Il avait sacrifié une bonne partie de sa campagne à la place de l’indépendance pour déboulonner le régime libéral. Et tout le monde sait que Wade a créé politiquement Idy. Si l’ancien premier ministre a eu le courage de dire non à son mentor, le président du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) ne peut pas faire moins pour Macky Sall. La voie du non est sa seule issue.
Soutenir Macky Sall dans son troisième mandat, c’est perdre toute hégémonie au sein de son parti. Des voix au sein de Rewmi commencent à s’élever pour plébisciter Idrissa Seck comme candidat de Benno Bokk Yakaar. Ces personnes mettent en avant les années que Idy a passé dans le gouvernement de Wade. L’ancien maire de Thiès ne peut être indifférent face à la sollicitude de ses militants. Cette demande des « orange » si elle se généralise, va sceller définitivement les relations entre Macky et Idy. Un entêtement de Macky peut lui faire perdre un allié.
Idrissa Seck est un vieux renard sournois. Les délices du pouvoir pourraient le pousser à, encore, comploter sur le dos des sénégalais. Il en sortira perdant. Rouler avec Macky en 2024, c’est mettre fin à ses ambitions présidentielles. Idrissa Seck va sceller son avenir, son âge ne lui permettra plus de prétendre à être président. En aidant Macky Sall dans son troisième mandat, il sera âgé de 70 ans en 2029. Un âge proche de la limite du présidentiable. Depuis Wade, les sénégalais privilégient la jeunesse. Mais attention cela peut pousser «Ndamal Cadior» à soutenir Macky. D’ailleurs il avait annoncé sa volonté de mettre fin à sa carrière politique à 63 ans.
Idrissa Seck peut bien miser sur un renoncement du Chef de l’État à briguer un mandat supplémentaire pour se positionner comme un dauphin. Seulement, Macky Sall a fait de lui un traître. Les sénégalais se refusent de lui accorder une once de confiance. Mais le tout sauf Macky Sall de 2024 pourrait lui être favorable. Pour cela, il faudrait qu’il accepte de renoncer à ses privilèges aux côtés du locataire du Palais. Sa sortie sur le troisième mandat est attendue par une nation qui n’attend pas grand-chose de lui.
Idrissa Seck est face à son destin. La polémique sur le troisième mandat peut lui racheter une conduite après sa trahison. Beaucoup de sénégalais veulent changer de régime en 2024. Idy doit faire partie de ce groupe ce qui lui permettait de remettre Rewmi sur les rails. Dans le cas contraire, il peut préparer ses hadiths et sourates pour se lancer dans la prédication. Sa carrière politique sera définitivement finie.
Source Xibaaru