USURPATION DE FONCTIONS ET EXTORSION DE FONDS A GUEDIAWAYE: Quatre «gendarmes» de la Section de Recherches et leur taupe «Mia» arrêtés
Ça continue à faire des émules, les pratiques d’usurpation de fonctions et d’extorsion de fonds dans la banlieue dakaroise. Après que des agresseurs armés, qui se faisaient passer pour des policiers en opération de sécurisation et détroussaient des gens à Yeumbeul, ont été appréhendés, puis mis sous les verrous, d’autres brigands se sont présentés comme des gendarmes de la Section de Recherches, en mission de patrouille nocturne à la cité Douane de Guédiawaye. Ils ont extorqué de l’argent et des téléphones portables à des femmes, qui se trouvaient chez leur copine Sény D. pour fêter son anniversaire.
Les hommes du commissaire central de police de Guédiawaye, Ousmane Diédhiou, ont appréhendé, puis déféré au parquet du Tribunal de grande instance de Pikine/Guédiawaye un groupe de cinq malfaiteurs, dont une fille surnommée «Mia», pour usurpation de fonctions, extorsion de fonds et association de malfaiteurs.
La fille «Mia» – copine de la dame qui fêtait son anniversaire – était la taupe du gang
Les malfaiteurs ont planifié leur coup la veille de la célébration de l’anniversaire de la dame Sény D, domiciliée à la cité Douane de Guédiawaye. Mais, pour réussir l’opération, soutiennent nos informateurs, ils prennent l’attache de la fille Henriette M. alias «Mia», qui se trouve être la copine de la dame Sény D, qui envisage de mettre les bouchées doubles pour fêter le jour de sa naissance chez elle. Ainsi, «Mia» accepte l’offre des agresseurs, harmonise avec eux et se rend à la manifestation festive, sur invitation de son amie. Et pendant que l’ambiance règne dans la maison, indiquent nos informateurs, «Mia» se reitre en douce dans un coin, sort son téléphone portable et envoie un texto à un des malfaiteurs nommé M. Koïta, élève, pour lui dire que le moment était opportun de passer à l’action. Ce dernier informe le reste du gang, s’entoure de toutes les précautions nécessaires et lance l’opération coup de poing.
Un ex-gendarme auxiliaire, en uniforme avec insigne, dans le coup pour intimider les dames
Par souci de réussir avec brio leur coup, soufflent nos interlocuteurs, le sieur Koïta sollicite les services de l’ancien gendarme auxiliaire M. M. Sy Thiam, qui donne son accord, revêtit son uniforme floqué d’insignes de la Maréchaussée et accepte de monter en première ligne. Ils recrutent des jeunes du quartier nommés E. L. B. Ba, élève et le marchand M. Camara. Ils font alors irruption chez la dame Sény D, se présentent comme des gendarmes de la Section de Recherches et intiment l’ordre à tout le monde de se tenir à carreau. Ils affichent de grands airs, profèrent des menaces et pestent contre les femmes. Celles-ci prennent peur, se mettent à genoux et tremblent comme de feuilles mortes. Elles éclatent en sanglots, s’affolent et courent dans tous les sens pour se sauver. Elles poussent des cris de détresse, se bousculent devant le portail et implorent le pardon des prétendus éléments de la Sr de la gendarmerie nationale. Qui restent de marbre, hurlent et menacent d’embarquer les pauvres dames en pleurs.
Les braqueurs parquent les femmes comme du bétail dans une pièce et les détroussent
Vu que leur plan fonctionne à merveille, les faux gendarmes braqueurs embastillent les jeunes femmes dans une chambre et chargent l’un d’eux de réclamer de l’argent à celles-ci, qui veulent être libérées. Les bonnes dames vident le contenu de leurs pochettes, réunissent une somme de 50.000 francs Cfa et remettent l’argent ainsi que leurs téléphones portables aux ravisseurs. Mais ces derniers trouvent la somme dérisoire et somment les dames de majorer le montant de la rançon sous peine d’être conduites. Ils les violentent, mais, les otages jurent n’avoir plus aucun sou dans leurs pochettes.
Les flics surprennent les «gendarmes» preneurs d’otage en pleine négociation et les embarquent
Ainsi, durant ces négociations, un individu voit la scène et file droit alerter les éléments de la brigade de recherches du commissariat central de police de Guédiawaye. Ceux-ci débarquent en catastrophe dans la maison, surprennent les malfaiteurs et les embarquent. Les mis en cause ont reconnu les faits et indiqué avoir été de mèche avec la fille «Mia». Une exploitation du téléphone d’un des délinquants a permis aux limiers de vérifier la véracité des allégations du gus. La taupe des gangsters a été piégée, puis mise aux arrêts le lendemain.
Vieux Père NDIAYE