Amadou Toumani Touré est déjà reparti. ATT a quitté Bamako samedi dernier direction Dakar, au Sénégal, où il s’est installé en 2012 après le coup d’Etat qui l’a chassé du pouvoir. Au final, l’ancien président a passé une petite semaine au Mali.
près un exil de plus de cinq années et demi, l’ancien président malien a surtout consacré son temps aux gens qu’il voulait voir, qu’il voulait revoir. Un de ses proches, qui l’a vu chaque jour pendant son séjour bamakois, explique que sa maison n’a pas désempli. « Chaque jour, il recevait, il y en avait dans toutes les pièces, il se couchait à trois heures du matin ».
ATT a aussi voyagé dans le centre du pays, d’où il est originaire : Mopti, puis Bandiagara. Il s’est recueilli sur les tombes de sa mère, morte en 2015 alors qu’ATT était en exil, sur celle du général Kafougouna Koné, ancien ministre et ami de l’ancien président malien, lui aussi décédé en son absence. ATT et sa femme ont rendu de nombreuses visites. « Un séjour très social », comme le résume un proche.
Aucune information ne circule sur le volet politique de ce voyage. Le contexte, bien sûr, le laisse penser : à huit mois de la présidentielle, c’est l’actuel chef de l’Etat et possible candidat à sa succession, Ibrahim Boubacar Keïta, qui est allé tirer ATT de son exil forcé. L’a-t-il fait avec des visées électoralistes et y a-t-il eu un accord entre les deux hommes ?
« Aucun acte politique n’a été posé », dit-on du côté du RPM, le parti présidentiel. Amadou Toumani Touré a dîné chez IBK, il a salué et rencontré du monde, mais tout cela était « protocolaire, social », assure-t-on encore au RPM. Les proches d’ATT disent quant à eux ne pas avoir d’autres informations.
Concernant les projets de l’ancien président, il a déclaré lors de son séjour et alors qu’il se trouvait à Mopti : « Je rentre définitivement, j’ai déjà mon champ ici ». C’était avant de repartir au Sénégal quelques jours plus tard. Ce qu’explique un proche d’Amadou Toumani Touré, c’est que ce premier séjour au Mali était « une ouverture de porte » pour voir et pour montrer que les conditions d’un vrai retour au pays étaient réunies, et se préparer à « rentrer vraiment ».