Pour le moment, les mesures prises par les autorités publiques sur la base des recommandations du comité national de gestion des épidémies semblent porter les fruits attendus. Avec la fermeture des frontières et l’interdiction des rassemblements publics, le contact entre les individus a été très fortement réduits, permettant ainsi une certaine maîtrise des cas de contamination et donc de l’épidémie.
Mais, ce qui est encore inquiétant, malgré la disparition des cas importés, c’est sans doute la récurrence des cas issus de la transmission communautaire. Actuellement, le Sénégal en compte 43. Toutefois, selon le docteur Abdoulaye Bousso, directeur général du centre des opérations d’urgences sanitaires, pour faire face à ce mode de transmission, les mesures précitées seront maintenues et réajustées en fonction de la trajectoire de la pandémie. Interrogé par nos confrères du quotidien national Le Soleil, il ajoute d’ailleurs que même s’il ne s’agit pas d’une “recette miracle”, le port de masque obligatoire entre dans ce cadre.
Sur la récurrence des cas communautaires, le docteur Bousso s’est voulu moins alarmiste, même s’il reconnait qu’il s’agit d’un mode de transmission un plutôt compliqué. “Un pays qui a plus de 200 cas et qui n’a pas de cas communautaire, c’est anormal”, dit-il, avant d’expliquer : “Parce que tout simplement, si l’on voit la clinique de cette maladie, on peut avoir des personnes malades contaminées, mais qui ne se rendent pas compte qu’ils sont malades et qui guérissent sans pour autant aller dans une structure de santé”.
Pour le DG du COUS, il est impossible de dire qu’un pays retrouve l’ensemble de ses cas contacts. “Il y a forcément, dans la communauté, des personnes qui se sont échappé. Des personnes qui ont eu des formes tellement frustres qu’elles n’ont pas vu qu’elles étaient malades, donc elles peuvent contaminer d’autres personnes”, explique-t-il avant de revenir sur le plus “important” pour dire qu’il s’agit de détecter très tôt le cas communautaire et de voir les personnes avec qui il était en contact. “À Touba par exemple, la première personne qu’on a eue (le premier cas communautaire recensé dans la cité, ndlr), on a pu la cerner et elle est guérie. Mais on ne peut pas dire qu’il n’y aura plus de contact communautaire, il y en aura. Aujourd’hui, avec l’arrêt des cas importés, nous sommes à un tournant de la pandémie”, tranche le docteur Abdoulaye Bousso.