Le séance parlementaire est passée du débat musclé entre députés à la bagarre pure et simple avec le service d’ordre. Des députés d’un parti sud-africain d’opposition ont échangé des coups de poing avec des membres de la sécurité du parlement, mardi 17 mai, pendant quelques minutes alors qu’ils étaient expulsés de force de l’hémicycle, où ils réclamaient le départ du président Jacob Zuma.
« Le président a brisé son serment, il a délibérément violé la Constitution. C’est Zuma qui devrait partir », ont scandé une vingtaine de députés du parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF), avant de donner des coups de poing et de jeter des bouteilles d’eau aux forces de sécurité qui venaient les expulser.
C’est la deuxième fois en deux semaines que les élus EFF, vêtus de leur traditionnelle combinaison rouge de mineurs, sont chassés manu militari de l’Assemblée. L’incident qui s’est déroulé ce mardi sous les yeux impassibles du président Zuma est intervenu quelques minutes avant une séance de questions-réponses entre les parlementaires et le chef de l’Etat.
Jacob Zuma, empêtré dans les scandales
Les députés EFF, emmenés par le leader populiste Julius Malema, demandent la démission de Jacob Zuma, reconnu coupable d’avoir violé la Constitution et empêtré dans plusieurs scandales de corruption.
Fin mars, la Cour constitutionnelle, plus haute juridiction sud-africaine, avait reconnu le chef de l’Etat coupable d’avoir violé la Constitution pour n’avoir pas remboursé une partie des 20 millions d’euros d’argent public utilisés pour rénover sa résidence privée. Jacob Zuma pourrait par ailleurs être de nouveau poursuivi pour plus de 700 accusations de corruption dans un contrat d’armement.
La troisième force du pays contre le président
« Nous avons écrit à votre bureau pour demander que Zuma ne soit pas autorisé à siéger au Parlement. Il y a un jugement de la Cour constitutionnelle contre lui », a lancé un député EFF, Mbuyiseni Ndlozi, à la présidente du Parlement, Baleka Mbete.
Les EFF, qui ont fait leur entrée au parlement lors des dernières élections générales de 2014 avec 25 députés, devenant la troisième force politique du pays, perturbent régulièrement les débats à l’Assemblée pour demander la démission de Jacob Zuma.
Ils espèrent confirmer leur ancrage dans le paysage politique sud-africain lors des prochaines élections municipales qui se tiendront le 3 août.