Depuis quelques mois, on commence à sentir une épidémie “digniticide”, la plus dangereuse de toute celle que notre pays a eu à supporter. Les hommes perdent petit à petit cette foi qui illumine leurs cœurs et les éloigne des insanités, frasques, injures, calomnies, mensonges, etc.
Désormais, pour se distinguer, il faut enfreindre les lois de la bienséance, les codes de conduite à la base de notre stabilité sociale. Chacun cherche un “buzz” qui n’est possible que lorsqu’on s’obstine à dire ou à faire ce que personne n’ose, se targuant d’un “courage imprudent.”
La politique a rongé nos valeurs cardinales, fondamentalement humaines et, hélas, le fameux “l’homme est le remède de l’homme” est maintenant un idéal auquel on a tourné définitivement le dos pour entrer dans une ère de massacre verbal, de médisance, d’inimitié indescriptible.
Il suffit de voir le commentaire des jeunes sur les réseaux sociaux pour se rendre compte qu’ils sont devenus des combattants redoutables, des ennemis dans une même République, des “bêtes prêtes à mordre” pour un objectif qu’eux-mêmes ont du mal à décliner.
Cette animosité est maintenant une épidémie qu’on a du mal à maîtriser et à laquelle on semble se complaire.
Quand j’entends certains hommes politiques parler, j’ai envie de savoir par quelles écoles ils sont passés, qui les a formés car un adolescent qui se rend une fois par semaine au Dahira du quartier sait mieux comment s’exprimer.
Soyons des êtres de raison qui vivent en société et qui se doivent respect mutuel. Que chacun soutienne son candidat et respecte le choix de l’autre si, comme on aime à le dire, “nous sommes là pour le peuple”.
*Amadou Thiam, Enseignant auteur du livre “Le Sénégal d’aujourd’hui à Demain”