La vingtaine révolue, A.N a comparu, hier, à la barre des flagrants délits pour pédophilie et détournement de mineure sur S.L, une fille de 15 ans. Ce qui est bizarre dans cette affaire, c’est que le prévenu accuse la fille de l’avoir provoqué en le caressant. Le représentant du ministère public a requis 2 ans de prison ferme contre le mis en cause. Délibéré le 8 juin prochain
Poursuivi pour pédophilie et détournement de mineure, A. N a fait face aux juges du Tribunal des flagrants délits de Dakar, hier. Il encourt deux de prison ferme si le réquisitoire du maitre des poursuites est appliqué. Cela dit, le parquetier considère la jeune fille a rajouté beaucoup de choses sur les faits lors des débats d’audience. «La fille a quitté chez elle à l’insu de ses parents en allant rendre visite à son amant. C’est pourquoi, je demande la relaxe pour le délit de détournement de mineure. Il faut, en revanche, retenir la pédophilie car le prévenu a eu une partie de jambes en l’air avec une fille âgée de moins de 16 ans», explique le procureur.
En effet, S.L et A.N se connaissent depuis le mois de janvier dernier, à travers un appel téléphonique. Le coup de fil est intervenu par erreur, mais le prévenu a voulu garder le contact avec la fille. Au fil du temps, ils ont commencé à sortir ensemble. Alors qu’elle habite à Ouakam, S.L a décidé, dans la matinée du 5 mai dernier, d’aller rendre visite à son petit-ami qui réside à Yeumbeul. A l’arrivée de la fille à 10 heures, A.N été réveillé par son frère qui l’a informé qu’il avait de la visite. A sa grande surprise, c’était S.L qui se trouvait devant lui et pour la première fois. Lorsque le jeune homme est sorti de la chambre pour aller se doucher, la fille en a profité pour changer son pantalon et porter une robe. Dès qu’il est revenu dans la pièce, la fille s’est mise à le provoquer en le caressant. Après leur séance de galipettes, la jeune fille a fait savoir à A.N qu’elle a été expulsée de la maison familiale par son père. Il lui a recommandé de rentrer, mais elle a dit niet. C’est un ami de Ameth Ndoye qui l’a finalement convaincue de rentrer et ils l’ont raccompagnée jusqu’à son domicile. Sur place, S.L a dit à ses parents qu’il a eu des rapports sexuels avec A. N. Ce dernier a été tabassé avant d’être conduit à la gendarmerie.
A la barre, la partie civile a changé de version en soutenant qu’elle est allée rendre visite à A.N qui a menacé de la tuer si jamais elle ne vient pas chez lui. L’avocat de la défense a plaidé une application bienveillante de la loi au profit de son client. Délibéré le 8 juin prochain.