Nous n’aurons pas eu le privilège d’entendre les attendus du Conseil de discipline motivant la radiation de Ousmane SONKO.
Nous avons juste eu droit à un décret présidentiel, qui ressemble fort à un abus d’autorité, radiant un haut fonctionnaire, qui plus est major de sa promotion… Pourquoi ? Par manque de « discrétion » dit le décret… Sans évoquer les faits précis corroborant cette affirmation.
Mais puisque l’intéressé, lui-même, avait annoncé l’issue de la cabale lancée contre lui depuis plusieurs jours, rien de surprenant dans cette mise en scène. Ousmane SONKO leur aura ravi jusqu’à l’effet de surprise . Bien fait pour eux!
Et c’est ainsi que nous constatons, tous, la balafre causée à notre démocratie. À notre corps défendant. Nous voyons avec amertume naître une tentation à l’autoritarisme et à la limitation de nos libertés. L’Histoire démontre pourtant que toutes les dictatures finissent par sombrer dans les poubelles de l’Histoire. N’en déplaise à ceux qui, gagnés par l’ivresse momentanée d’un mandat électif jouent avec un briquet dans une raffinerie de…pétrole. Tiens tiens…
Surtout que Ousmane SONKO décrivant le scénario par anticipation avait, en outre, annoncé qu’il s’attendait au pire… Même pas peur..
Nous saisissons l’occasion pour rappeler à la nomenklatura administrative et politique que l’Etat post colonial emploie à tout casser 80.000 fonctionnaires. Ils administrent notre pays dans une langue étrangère parlée par moins de 30% de la population. La question de la légitimité de ce statu quo se posera inéluctablement dans un avenir proche qui nous fera passer de la décolonisation à l’indépendance! La vraie! Au demeurant, ce personnel suffit à peine à gérer notre misère et la dette qui l’aggrave. Aucune place pour l’imagination et la transformation de nos rêves en réalité!
Comment peut-on, dans ces conditions, se payer le luxe de radier un major de sa promotion sans avertissement préalable, ni blâme, ni faute lourde avérée autre que celle d’avoir effarouché certains milieux autorisés?
« Lorsque les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites… »
La seule option désormais c’est la Résistance… Celle qui, en 2012 a ouvert les portes de la Présidence à un homme persécuté que le Peuple, et surtout sa jeunesse, avait pris sur ses épaules pour laver l’affront.
Il va falloir recommencer le travail!
Amadou Tidiane WONE
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