Invité dans l’émission MOMENT DE VÉRITÉ de WALF TV de ce Mercredi, le président de LA RÉPUBLIQUE DES VALEURS répondait aux questions du journaliste Issa Tine.
Une heure de tournage, qui a permis à Thierno Alassane Sall de revenir sur plusieurs points d’actualité.
A l’entame de ses propos, la tête de liste de la coalition SENEGAAL KESÉ a adressé un message de solidarité à l’endroit de ces populations victimes du débordement du fleuve Sénégal avant de convoquer la responsabilité de l’Etat.
Pour lui, « Ces situations pouvaient être évitées si le niveau du fleuve était bien surveillé et que des mesures étaient prises en amont.
Il est impensable qu’à l’heure actuelle, on parle d’habitations détruites par un débordement de l’eau de fleuve.
Un système de canalisation doit être installé pour permettre l’acheminement des eaux vers des bassins de rétention. (Et ces populations pourront s’en servir pour cultiver hors saison.)
Des villages de tentes doivent être prévus comme mesure d’urgence pour recaser les populations en cas d’alerte.
On attend pas de l’Etat, encore moins d’un ministre des discours de promesses mais plutôt de comprendre les niveaux de risques dans ces zones et de savoir anticiper sur ces cas de catastrophes.
Ce qui s’est passé est de loin comparable aux inondations qui se passent aux États-Unis ou ailleurs où on parle d’ouragan, ici la situation est toute autre puisqu’il s’agit d’un fleuve qui peut monter à un niveau très risqué pour les populations vivant aux alentours. Le code d’alerte menaçait des jours avant et l’Etat pouvait déployer des moyens pour permettre le déplacement des populations.
Un gouvernement sérieux ne choisirait pas d’organiser des élections en ces périodes.. Paradoxalement, au moment où le drame se passait, le régime était plus focus sur la présentation d’un “projet”.
Donnant son avis sur le projet “Autoroute de l’eau”, TAS réplique : « Comment comprendre une autoroute de l’eau, financée à coût de plusieurs centaines de milliards, qui traverse des localités “sans eau” pour venir abreuver la capitale Dakar. C’est une absurdité ! »
CHIFFRES TRUQUÉS PAR LE RÉGIME DE MACKY SALL
Thierno Alassane Sall voit les véritables urgences ailleurs où « les chiffres qui devraient opposer ce régime à l’ancien, sont ceux sur les morts en mer. L’émigration clandestine continue de faire ses ravages. Et je rappelle que ce pouvoir traite ces candidats à l’émigration de suicidaires. Pour ainsi rappeler les propos de l’opposant devenu premier ministre qui par le passé disait que les départs en mer sont la preuve de l’échec du gouvernement et de sa politique de jeunesse. »
Il poursuit : « Un ministre ou un président de la république ne peut, à lui seul truquer des chiffres. En réalité, ceux qui font ces arrangements pour le compte d’un ministre ou d’un supérieur hiérarchique sont toujours dans les ministères, aux impôts et Domaines, à la douane. Alors avons nous besoin de montrer devant la face du monde que nous sommes une nation de tricheurs. »
« Lors de la dernière session extra ordinaire convoquée par le régime de Diomaye Faye, il était prévu un examen de la loi de règlement de l’année 2022 ou 2023.. Savez vous pourquoi le nouveau régime l’a retiré ? C’est pour éviter à l’issue que la cour des comptes leur reproche la responsabilité d’avoir eux même introduit cette loi de règlement pour validation lorsqu’ils interrogeront sur des chiffres truqués.
Pour rappel la cour des comptes a la responsabilité de déclarer la vérité des chiffres après révision.
Bref !
Si vous tenez un discours devant la face du monde pour dire que nous sommes un État qui bricole des chiffres, cela a naturellement des conséquences sur les rapports entre les investisseurs et les banques. Du fait du recul de la notation, les taux d’intérêt vont augmenter puisque nous sommes déjà qualifiés de pays à risque. En plus certains bailleurs qui voudraient investir dans l’espace CEDEAO, pourraient choisir les pays voisins au détriment du nôtre. Autre conséquence, la Banque mondiale sachant ces manipulations de chiffres, va durcir ses conditions avant de pouvoir prêter de l’argent. Et parmi celles-ci, l’annulation de plusieurs subventions qui aura comme conséquence l’augmentation du prix de l’électricité, la flambée des prix des denrées de première nécessité etc.. »
Revenant sur le projet PASTEF, TAS doute de son efficacité et révèle des manquements.
« Un programme destiné aux sénégalais, devait d’abord impliquer les experts de ce pays, dans tous les domaines.
D’abord j’ai noté plusieurs coquilles dans ce document et des incohérences.
Du point de vue sémantique, celui qui rédigeait ce programme, méconnaît le sens réel de certains termes utilisés.
Il aurait dû employer le terme SÉCURITÉ ALIMENTAIRE à la place de SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE. Ce concept est dépassé puisque nous vivons dans un monde interdépendant. Par exemple, un pays producteur de mangue peut échanger son produit avec du blé et vis versa. Aucun pays n’est autosuffisant en tous. Le terme SOUVERAINETÉ employé ici relève simplement de la politique.
Dans le fond et sur les délais, nos populations particulièrement les jeunes attendent de voir des solutions immédiates à court terme et les mécanismes pour soulager leurs difficultés ne sont pas inclus dans le document.
Avant de projeter vers des horizons encore plus lointains, il faut sortir les pauvres ménages du gouffre d’abord.
On veut indiquer le chemin sur la route à une personne, qui demande d’urgence de sortir des profondeurs.
Parlant d’économie, le Sénégal figure dans le top 5 des pays où l’électricité coûte trop chère et le tarif de 60 frs le kilowatt/heure prévu en 2050 n’est pas bon et moins compétitif, même comparé présentement à ceux dans la sous-région..
Pour moi, le programme est précipité parce qu’on veut présenter aux sénégalais un document avant les élections législatives.»
Sur la question du foncier:
Thierno Alassane Sall voit que
« Le foncier au Sénégal est cher et ne facilite pas la création d’entreprises. »
SUR LA DETTE
« La situation de la dette au Sénégal est extrêmement grave. Et ce régime ne devrait pas stopper autant de chantiers. Des entreprises sont obligées de diminuer des emplois à cause des travaux mis aux arrêts.»
Sur les contrats pétroliers, TAS persiste que l’Etat du Sénégal ne touchera pas beaucoup dans ces prochaines années.
Sur les reconfigurations politiques et les alliances politiques, Thierno Alassane Sall rappelle que les ennemis d’hier sont devenus des amis et vis versa donc ces coalitions ont fini de zapper les valeurs et les principes.
« Au sein de PASTEF des anciens collaborateurs de Macky Sall, épinglés par des rapports sont entrain de cheminer avec eux.. Alors, par principe nous avons mis sur pied la coalition SENEGAAL KESÉ avec l’ancien premier ministre Abdoul MBAYE.. Et Dans un pays où le président de la république a peur de donner des instructions au premier ministre. On n’attend pas à voir des députés tenir tête à ce dernier. C’est une raison suffisante pour confier l’assemblée nationale à l’opposition particulièrement à la coalition SENEGAAL KESÉ »
Pour ces élections législatives le parlementaire lance un appel au peuple sénégalais.
« On veut voir des politiques qui osent poser le débat quand c’est nécessaire.
C’est comme sur la question de la monnaie Franc CFA, ce pouvoir a crié partout ces questions et à l’époque je disais qu’ils ne le feront pas, parce qu’étant plus averti qu’eux sur la question.
Comme je disais à des marchands à Keur Massar, au cours d’un débat : Vous voulez confier à des cyclistes le pilotage d’un avion » Ironise TAS