Un selfie et une vidéo de Kaaris en prison

Une enquête interne a été ouverte et le parquet saisi après la diffusion d’images du rappeur Kaaris dans la prison de Fresnes où il a été écroué après une rixe avec son rival Booba à l’aéroport d’Orly, a-t-on appris samedi auprès de la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP).

Plusieurs médias ont relayé samedi des photos et vidéos circulant sur les réseaux sociaux: on y voit le rappeur faire les cent pas dans une cour, un selfie avec la star pris par un autre détenu et même une capture d’écran de sa fiche de détenu provenant d’un logiciel de l’administration pénitentiaire.

Ce dernier document comprend des informations sur le détenu, notamment son solde de cantine (argent provisionné en prison), qui n’ont pas vocation à circuler, a-t-on souligné à la DAP.

Enquête interne
« Dès que la DAP a été informée de la circulation de ces images, une enquête interne a été ouverte et le parquet saisi », a-t-on indiqué. « La cellule (de Kaaris) a été fouillée vendredi soir et un téléphone portable saisi », a-t-on ajouté. De source syndicale à Fresnes (Val-de-Marne), un téléphone a également été saisi dans la cellule du détenu auteur du selfie.

Rien d’exceptionnel
Pour les syndicats, cette nouvelle fuite n’a rien d’exceptionnel. A Fresnes, les portables sont « une plaie », a expliqué à l’AFP Cédric Boyer, du syndicat FO: les appareils, de plus en plus petits et indétectables, « entrent par projection (par dessus les murs), par les parloirs ». En 2016, plus de 33.000 téléphones mobiles ont été saisis dans les prisons françaises, qui comptaient alors autour de 68.000 détenus, selon la DAP.

Les syndicats réclament un « brouillage effectif » des téléphones et une plus grande latitude dans l’organisation des fouilles des détenus.

Rappel des faits
Le 1er août, les frères ennemis du rap français Booba et Kaaris et leurs clans s’étaient violemment affrontés à l’aéroport d’Orly sous les yeux de passagers. Les deux rappeurs et neuf membres de leurs clans respectifs seront jugés pour violences aggravées le 6 septembre à Créteil. Le tribunal a ordonné leur placement en détention en attendant. L’un des proches de Booba a toutefois été libéré depuis. Ils risquent jusqu’à sept ans de prison et 100.000 euros d’amende.

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