Un incident s’est produit à l’occasion de l’hommage national rendu vendredi au couple de policiers assassinés lundi soir à leur domicile. Peu après un discours en leur honneur, François Hollande a passé en revue les troupes qui assistaient à la cérémonie. C’est alors qu’un policier en civil a refusé de serrer la main au chef de l’État. L’homme, qui se tenait sur des béquilles, a également refusé de saluer Manuel Valls, en lui faisant très clairement un signe de refus avec la tête.
Agacé, le Premier ministre s’est rapproché de lui pour lui tenir tête et engager une discussion visiblement animée. Le président, lui, a préféré ignorer le geste et a poursuivi le protocole.
Lutte contre le terrorisme
La France poursuivra sa lutte implacable contre le terrorisme, a promis François Hollande, devant les cercueils du couple de policiers. Leurs meurtres ont été revendiqués par l’Etat islamique.
Le chef de l’Etat a également assuré, lors d’une cérémonie d’hommage à la préfecture des Yvelines, que «les violences qui sont commises contre les représentants de l’ordre public ne seront jamais impunies». Cette déclaration intervient après de nouveaux affrontements en marge de la manifestation contre la loi Travail mardi.
Jean-Baptiste Salvaing, commandant de police, et Jessica Schneider ont été tués lundi devant et à leur domicile de Magnanville (Yvelines) par Larossi Abballa, un homme de 25 ans connu de la justice antiterroriste et du renseignement français.
François Hollande a salué «deux fonctionnaires qui ne cherchaient ni gloire ni honneur mais qui faisaient leur devoir avec discrétion et rigueur. Deux héros du quotidien». «Il nous est insupportable de penser que ces existences si prometteuses ont été brutalement anéanties, victimes d’un terroriste habité par la haine», a-t-il ajouté.
Lutte implacable
Le président a promis que l’Etat serait toujours aux côtés de leur famille et déclaré : «à toutes les forces de sécurité qui nous protègent, je vous exprime notre soutien, notre confiance et notre reconnaissance».
Confirmant que les policiers et les gendarmes pourraient porter leur arme en dehors de leur service, même quand l’état d’urgence aura pris fin, il a assuré que «la France poursuivra son implacable lutte contre le terrorisme avec plus de détermination encore, en souvenir de leur sacrifice». Les deux policiers ont été décorés de la Légion d’honneur lors de la cérémonie à laquelle participaient aussi Manuel Valls, et le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Aucune faille
Le gouvernement a écarté toute faille dans le suivi du tueur, soulignant la difficulté de déceler le passage à l’acte «solitaire» en matière terroriste.
Dès 2011, Larossi Abballa disait vouloir partir «à la chasse» aux mécréants. Placé sur écoute à plusieurs reprises, il était toujours surveillé, lundi, quand il a revendiqué le double assassinat.
(nxp/ats)