Le ministre du Logement de Donald Trump, Ben Carson, qui est lui-même noir, a déclenché un tollé lundi soir en affirmant que les esclaves étaient des immigrés qui avaient aussi « un rêve » américain.
Un discours vivement critiqué sur les réseaux sociaux. Ben Carson, ministre du Logement de Donald Trump, a déclenché un tollé lundi, après avoir affirmé que les esclaves étaient des immigrés en quête de leur « rêve américain ». « C’est ça l’Amérique : une terre de rêves et d’opportunités », a déclaré le ministre, lui-même noir, lors d’un discours devant les fonctionnaires de son ministère, le jour de l’adoption par l’administration Trump d’un nouveau décret migratoire.
« Il y a eu d’autres immigrés qui sont venus ici au fond des navires négriers, qui ont même travaillé plus longtemps et plus dur et pour moins », a ajouté Ben Carson. « Mais eux avaient aussi le rêve qu’un jour leurs fils, leurs filles, leurs petits-fils, leurs petites-filles, leurs arrière-petits-fils, leurs arrière-petites-filles puissent trouver la richesse et le bonheur sur cette terre », a-t-il conclu.
Coutumier des sorties choquantes sur l’esclavage
« Des immigrés??? », s’est demandé aussitôt sur Twitter la grande organisation de défense des droits des Noirs, la NAACP. Ces remarques sont « tragiques, choquantes et inacceptables », a estimé pour sa part le Anne Frank Center USA, qui fait vivre la mémoire de la jeune fille juive, morte en déportation. « Non, monsieur Carson, les esclaves n’ont pas immigré en Amérique. Ils ont été amenés ici violemment, contre leur volonté, et ont vécu ici privés de liberté », a poursuivie le centre.
Le ministère du Logement ne comprend pas les réactions
Pour le ministère du Logement, les très nombreuses réactions outrées et les condamnations dans les médias américains relèvent de « la plus cynique interprétation » des propos du ministre. « Personne ne croit sincèrement qu’il met au même niveau immigration et servitude involontaire », a justifié le ministère.
Ben Carson, ancien chirurgien et rival malheureux de Donald Trump aux primaires du parti républicain, n’en est pas à sa première déclaration outrancière. En 2013, il avait affirmé que la réforme du système de santé Obamacare était « la pire chose qui soit arrivée à ce pays depuis l’esclavage ». « Et c’est, d’une certaine façon, de l’esclavage, car cela nous asservit tous à l’Etat », avait-il ajouté.
Lci