Un air de révolte souffle sur le Sénégal. Le signal a été donné par les enseignants de Ziguinchor qui, face à l’interdiction de leur manifestation par le préfet, sont entrés en rébellion et ont affronté les forces de l’ordre occasionnant plusieurs blessés graves. Cet événement malheureux a été relayé par toute la presse et il peut servir de détonateur car, dans les jours à venir Dakar pourrait connaître de pareils événements. L’opposition, les organisations de la société civile et plusieurs personnalités indépendantes appellent les citoyens à refuser de laisser passer le projet de loi instituant le parrainage pour l’élection présidentielle mais, aussi bien le président de la République et chef de l’Apr que ses partisans sont restés sourds, jusque-là sur les appels à retirer ce projet qualifié de «funeste» pour notre démocratie. Or les relents de la révolte se font de plus en plus sentir car, en plus des partis politiques et défenseurs des droits de l’homme, le mouvement «Y’en a marre» promet d’être de la partie et, si l’on n’y prend garde, cettevaste manifestation prévue pourrait dégénérer. Certains ministres et responsables de l’Apr ne s’y trompent d’ailleurs pas qui ont déjà mis en lieu sûr leur biens et sécurisé leurs familles. C’est dire qu’il y a péril en la demeure et seul le Président Sall et ses hommes font semblant de ne rien voir et de ne rien savoir.
Il est temps de faire marche arrière et de discuter avec la classe politique autour de ce projet. Il faut d’ailleurs le retirer purement et simplement car il risque de mettre le feu à notre si charmant pays. Qui parmi les proches de Macky Sall arrivera à le convaincre de ne pas faire du forcing ? Il faudra bien que quelqu’un s’y essaie car, pour un dirigeant responsable, reculer est souvent signe de grandeur et non de faiblesse. Ce sont les faucons qui poussent à la roue qui ont perdu son prédécesseur, Abdoulaye Wade, lequel savait au moins faire machine arrière lorsque le danger était imminent. Macky devrait donc éviter les «conseils» très peu avisés de ceux qui souhaitent qu’il maintienne son projet, ces faucons-là risquent de le conduire vers l’inconnu et installer notre pays en situation d’instabilité. Il est donc temps de stopper la machine.