Témoin oculaire des regrettables incidents de Tambacounda qui ont couté, hier, la vie à trois militants de Benno bokk yakaar, l’envoyé spécial de Dakaractu, Moustapha Gaye, apporte sa part de vérité.
Selon M. Gaye, c’est dans la nuit du
dimanche au lundi que la délégation du PUR a débarqué dans la ville de
Tambacounda, après une tournée à l’intérieur de la région. Ainsi,
journalistes et militants ont été logés dans une maison, alors que Issa
Sall était dans son hôtel. Le quartier est réputé bastion de Benno bokk
yakaar.
« Lundi matin, on a été réveillés par des éclats de voix, alors qu’on
devait rallier Bakel. Il y avait des tiraillements entre la garde
rapprochée de Issa Sall et des gens venus de la maison d’en face. Les
éléments du PUR voulaient peindre les murs du quartier aux couleurs de
leur coalition. C’est ce qui a ouvert la boîte de Pandore. Sur ces
entrefaites, ils ont réglé le problème entre voisins. Le calme est
revenu. Seulement, des militants de Benno viendront demander à la presse
de quitter les lieux. La garde rapprochée de Issa Sall s’y est opposée,
car ils avaient l’intention de lyncher les journalistes. C’est de là
que coupe-coupe, pilons, barres de fer… ont été exhibés, ça passait dans
tous les sens. J’ai demandé aux confrères de battre en retraite. C’est
dans cette bagarre que Ibou Diop a été tué », raconte Moustapha, qui, à
l’émission « Sur un air de Campagne », démonte la rumeur selon laquelle
ce dernier est mort la veille.
« On n’a pas senti la sécurité requise pour les journalistes et cela a
toujours été le cas depuis le début de la campagne. Sur la voiture de la
presse, il y avait des autocollants à l’effigie du PUR. Dans le
subconscient des gens de Benno, nous étions des militants du PUR. On
était devenus des cibles. Les assaillants ne distinguaient plus PUR et
presse. Certes, les policiers nous ont protégés, mais en un moment
donné, il y avait des routes barrées et des pneus brûlés. La foule nous
avait cernés. La caravane du PUR a emprunté un autre chemin pour sortir
de la ville. C’est dans ce sauve-qui-peut que deux conducteurs de motos
Jakarta ont perdu la vie», poursuit notre envoyé spécial.
« Sur 25 journalistes, les 10 ne portaient pas de gilets d’identification », éclaire-t-il.
« Depuis hier, aucun membre du PUR, à commencer par le candidat Issa
Sall, n’a contacté la presse pour s’enquérir de notre état de santé »,
déplore Moustapha.
Celui-ci et tous les journalistes présents ont été reçus ce mardi par le
SYNPICS, qui a qualifié les faits de « tentative d’assassinat ».
« Ce que je peux dire, c’est que l’attaque était cordonnée. Les
assaillants se paissaient des messages. Il y avait une coordination
très précise. Je ne sais pas qui est derrière eux… », Informe-t-il,
encore.