Brillante femme d’affaires, mère de trois enfants, conseillère de son daddy : Ivanka Trump est la jolie vitrine de sa famille. Une vitrine fissurée depuis qu’une enquête a révélé les horribles conditions de travail des ouvriers qui confectionnent les vêtements de sa ligne.
Le père d’Ivanka Trump a réussi à se faire élire en jurant la main sur le cœur qu’il allait (re)trouver du boulot à tous les Américains, et que pour ça, il rapatrierait les jobs délocalisés pour raisons financières. Il n’avait juste pas précisé qu’il n’en ferait pas de même pour les entreprises gérées par sa propre famille…
Un article du Guardian révèle ainsi dans quelles conditions miséreuses les ouvriers indonésiens qui confectionnent les vêtements de la ligne Ivanka Trump vivent et travaillent. Sous couvert d’anonymat, une douzaine d’entre eux ont parlé de leur quotidien et on se croirait dans une version 2017 des Misérables.
Alia est l’une des employées de l’usine PT Buma qui travaillent à coudre et réaliser des vêtements, dont ceux vendus sous la marque – aujourd’hui en déclin – d’Ivanka Trump. Une entreprise située à Subang, à l’ouest de Java, une des régions d’Asie où les salaires sont les plus bas.
Moins payée que le minimum légal en cours dans le reste du continent, Alia n’a pas les moyens de faire venir ses deux enfants, restés avec leurs grands-parents dans une région où la vie est moins chère. Elle et son mari peuvent aller les voir une fois par mois, s’ils ont gagné assez d’argent pour remplir le réservoir de leur moto. Alors quand Alia a appris qu’Ivanka Trump avait sorti Women Who Work, un nouveau livre sur l’équilibre perso-boulot, elle a préféré en rire. Sans oublier de préciser que pour elle, l’équilibre serait de réussir à voir ses enfants plus d’une fois par mois…
Outre les salaires ridiculement bas, les méthodes de management utilisées dans l’usine PT Buma sont plus que déplorables. Pour éviter d’avoir à payer les primes attribuées lorsqu’un ouvrier atteint son quota de vêtements à faire par jour, les superviseurs attendent les dernières minutes de la journée pour augmenter ce quota, les rendant de fait irréalisables.
Autre technique, annoncer qu’il faudra faire 90 pièces dans la journée quand la moyenne se situe autour de 30… Et inutile de penser à faire des heures supplémentaires pour atteindre ses objectifs parce qu’elles ne sont jamais payées. Une exploitation qui a poussé Sita, 23 ans, à partir : « Je ne peux plus le supporter. Je fais des heures supplémentaires non payées chaque jour et je gagne toujours [la même chose]. Je prévois de partir de Subang où le salaire minimum est vraiment trop bas. » D’autres salariés ont également raconté qu’ils s’étaient déjà fait traiter « d’animaux, d’abruti et de singe ».