Le président américain élu Donald Trump n’a pas attendu d’être installé à la Maison-Blanche pour annoncer ce qui était prévisible au vu de son discours électoral : il va mettre un terme au soutien américain aux groupes terroristes qui agissent en Syrie. Il vient de le déclarer dans une interview exclusive au Wall Street Journal. Il a confirmé que son principal souci est de combattre Daech et, pour cela, il va aider non pas les groupes dits de l’opposition armée, mais le gouvernement syrien de Bachar Al-Assad. Contrairement au discours alambiqué et plein d’hypocrisie de l’administration Obama et des autres dirigeants de pays occidentaux, la démonstration de Trump est simple, concrète et logique. Il estime, en effet, que les Etats-Unis ne peuvent plus continuer de s’opposer au gouvernement syrien dont l’armée combat Daech.
Pour le nouveau locataire du bureau ovale, si les Etats-Unis poursuivent cette ligne en soutenant les groupes terroristes qui combattent l’armée syrienne, ils finiront par combattre la Russie. La position officielle américaine est totalement inversée. Elle passe de celle d’Obama, qui réclamait avec obstination le départ du président Al-Assad, à celle de Trump, qui veut l’aider à rester au pouvoir. Conséquence inévitable : la défaite des adversaires du président syrien qui comptaient, en prenant les armes et en usant d’actions terroristes, le renverser et conquérir le pouvoir, avec l’aide des pays occidentaux, dont les Etats-Unis. Cette perspective est maintenant absolument exclue.
La déclaration de Donald Trump confirme les analyses des spécialistes qui ont prévu que les relations entre Moscou et Washington pourraient connaître une amélioration suite à son élection, qui se traduirait spécialement par une approche «plus souple» à l’égard de Damas. Côté syrien, Bouthaina Shaaban, conseillère du président syrien, avait laissé entendre que la Syrie allait coopérer avec Donald Trump. Elle a émis l’espoir que son mandat soit celui d’une participation active des Etats-Unis à la lutte contre le terrorisme, inscrite dans une coopération bâtie sur le respect de la souveraineté de l’Etat et des intérêts des Syriens, sans ingérence dans leurs affaires.
Il faut noter que l’annonce de Trump coïncide avec le premier anniversaire des attentats meurtriers du 13 novembre 2015 à Paris, qui rappelle comment des terroristes, télécommandés par des groupes criminels installés en Syrie sous le couvert de l’opposition armée, ont pu frapper au cœur de la capitale française, tuant 130 innocents et blessant plusieurs centaines d’autres. Ensuite, ce fut les attaques contre l’aéroport de Bruxelles et sur la promenade des Anglais à Nice, avec les mêmes traces qui remontent vers Daech, en Syrie.
Le souvenir de ces événements tragiques a été marqué par les habituels discours creux des officiels européens sur la «détermination à lutter contre le terrorisme». Mais en paroles seulement car, dans les faits, les groupes criminels bénéficient du soutien à peine caché de la part de pays qui sont pourtant directement concernés par une menace qui n’a pas disparu, si l’on en croit les informations à propos de Daech qui continue à former des terroristes qu’il fait passer pour des réfugiés afin qu’ils puissent gagner l’Europe parmi les flux de migrants.
En France, au lieu de désigner directement l’ennemi terroriste qui frappe également en Syrie et de prendre les mesures en conséquence, c’est-à-dire une vraie coopération avec la Russie et le gouvernement syrien pour combattre Daech et autre Front Al-Nosra, les discours des politiques et les analyses des experts relayés par les médias visent plutôt la communauté musulmane qui est systématiquement stigmatisée.
Les dirigeants européens suivront-ils l’exemple de Trump et, comme lui, la voie de la raison ? Ils le feront s’il les y contraint. Le nouveau président des Etats-Unis l’a laissé entendre, en menaçant d’arrêter sa contribution à l’Otan qui sert de bouclier aux capitales européennes.