Trois supporteurs de l’OM ont été condamnés mardi à des peines de quatre à six mois de prison ferme pour avoir pris part dimanche à des échauffourées à proximité du Vélodrome, avant la rencontre OM-Lyon, émaillée d’incidents.
Le tribunal correctionnel de Marseille devant lequel ils étaient jugés en comparution immédiate n’a toutefois pas prononcé de mandat de dépôt et ils ont donc été libérés à l’issue de l’audience.
Ils seront ensuite convoqués par un juge d’application des peines, en vue d’aménager cette condamnation.
Ces supporters, jugés pour violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique avec armes par destination et à l’occasion d’une rencontre sportive, ont également écopé d’une interdiction pendant deux ans des stades où joue l’OM, qu’il s’agisse de matchs à domicile, à l’extérieur, de la Ligue 1, de la Coupe de France. Elle vaut aussi pour les matches de l’Euro 2016.
Six à huit mois de prison avaient été requis contre eux.
Deux autres supporteurs, poursuivis pour les mêmes faits mais ayant sollicité un délai pour préparer leur défense, seront jugés le 25 octobre. Un Marseillais, poursuivi pour avoir brandi un fumigène à l’intérieur du stade, sera également jugé ce même jour.
Âgés de 18 à 29 ans, ces jeunes hommes ont été surpris en train de lancer divers projectiles sur les CRS assurant la sécurité autour du stade : pierre, fumigène allumés, pétards, verre…
«Je voyais tout le monde le faire, je l’ai fait aussi mais je le regrette», a expliqué Damien, le plus jeune, qui avait apporté des pétards «pour mettre l’ambiance ». Il assure avoir «été entraîné par la foule».
Titulaire d’un master d’une école de commerce, Thibault, 24 ans, venu de Manosque pour la rencontre, a reconnu les faits. «Ça ne me ressemble pas du tout», a assuré ce fils de médecin.
«J’ai fait le con, je ne sais pas pourquoi j’ai fait cela», a reconnu un jeune technicien en électromécanique, venu de Besançon assister au match, comme il le fait à cinq à six reprises dans l’année.
Un Marseillais a contesté avoir jeté un verre sur les CRS, mais seulement un gobelet en plastique. «J’étais énervé par les gaz lacrymogènes. C’est un moment d’égarement», a-t-il justifié.
Le procureur Isabelle Delande avait dénoncé «de véritables comportements de voyou». Rappelant que 300 policiers et CRS étaient mobilisés dimanche, la magistrate a évoqué «des scènes de guérilla, de violences urbaines, de plus en plus fréquentes à Marseille. Pour ces supporteurs, mettre l’ambiance, c’est s’attaquer aux forces de l’ordre».