Pour le transport des vivres destinés aux familles démunies fortement touchées par le coronavirus, un montant polémique et jugé scandaleux de 6 milliards FCFA a été avancé. Même si le ministre Mansour Faye a parlé de « fake news », l’affaire continue de défrayer la chronique dans les réseaux sociaux surtout avec l’accident à Diourbel, avec une cargaison de 400 tonnes de riz, d’un camion appartenant à la société Urbaine d’entreprise (Ude) du député Demba Diop Sy, qui a gagné le marché de convoyage de ces denrées alimentaires.
Pourtant, il y a un peu moins de 5 ans, l’État du Sénégal initiait une politique de renouvellement du parc des gros-porteurs. Et dans ce cadre, le chef de l’État, Macky Sall, avait déjà procédé, le 6 février 2016, à la réception de 73 camions acquis par la Coopérative nationale des transports de marchandises du Sénégal (Cnetm).
En effet, financé par la Banque nationale de développement économique (Bnde), à hauteur de 5,2 milliards francs Cfa – soit 71 millions de francs Cfa l’unité pour une durée de 6 ans-, ce projet, annoncé en grande pompe, était porté par la Coopérative nationale des transports de marchandises du Sénégal (Cnetm) sur une durée de 5 ans (2016-2021).
Il devait à cet effet comporter 3 phases. La première phase pilote (2016-2018) consistait à acquérir 1.600 ensembles routiers pour un montant de 120 milliards de francs Cfa. La seconde phase (2018-2020) visant 1.400 ensembles routiers est estimée à 107 milliards de francs Cfa. Quant à la troisième phase, elle vise à assurer la pérennisation, suite à l’évaluation et à l’identification des besoins futurs.
Ce projet « ambitieux » qui vise, à terme, à acquérir 3.000 camions gros-porteurs pour un montant global de 250 milliards de francs Cfa, marque « une étape essentielle » dans le processus engagé par l’État du Sénégal pour le renforcement du sous-secteur du transport routier, avait ainsi fait savoir le Président Macky Sall, lors de la cérémonie de réception.
De son côté, le secrétaire général du Cnetm, Thierno Diouf, avait justifié ce programme de renouvellement du parc des gros-porteurs par « la vétusté » des camions qui croulent sous le poids de l’âge.
« En 2012, avait-t-il renseigné, le total enregistré du parc des gros-porteurs se chiffrait à plus de 41 616 unités. Les véhicules de plus de 25 ans sont concentrés dans un plan de renouvellement ».