Élimane Touré, le transitaire mort en garde à vue dimanche dernier dans les locaux du commissariat du Port, a été inhumé hier, mercredi 22 février, au cimetière Layène de Yeumbeul-Sud. Sa famille conteste la thèse du suicide et entend mobiliser un pool d’avocats pour tirer cette affaire au clair. Elle se fonde sur les traces relevées sur le corps de la victime pour prendre le contrepied de la police et du médecin-légiste, qui assurent que Touré s’est donné la mort.
«À l’arrivée du corps, des parents ont pu constater des traces de brûlures, des blessures… C’est comme si Élimane a été torturé au fil électrique, pronostique Babacar Cissé, l’oncle du transitaire et porte-parole de la famille. Il ne peut pas se suicider. Sa taille et le toit de la chambre où il a été gardé à vue ne pouvaient pas lui permettre de nouer un drap autour de son cou. Et puis, un morceau de drap n’est pas assez solide pour soutenir le corps de mon neveu. Il y a eu également que sa tête était enflée, pourquoi ?»
Un des frères du défunt a embrayé en mettant en doute la crédibilité de l’autopsie pratiquée par le médecin-légiste Gisèle Wotto Gaye. «On rappelle qu’elle s’est déjà illustrée dans le cas Ibrahima Ndao, du nom de ce sapeur pompier bastonné à mort par ses collègues, rappelle-t-il. Tout le monde sait ce qu’il est advenu de premier rapport, qui avait conclu à une mort naturelle du sapeur-pompier.»
Pour jeter la lumière sur cette affaire, la famille d’Élimane Touré entend enrôler un pool d’avocats. Les noms de ses membres seront dévoilés ce jeudi.