Transgambienne – la réouverture de la frontière point de désaccord entre Sénégal et la Gambie

 

téléchargement (3)Les négociations entre le Sénégal et la Gambie qui se sont tenues, avant-hier, à Dakar, ont permis aux deux pays de s’accorder sur 9 points des 12 qui ont été mis sur la table. Mais 3 points nodaux restent sans solution. Parmi lesquels, l’épineuse question de la réouverture de la frontière, donc de la transgambienne, objet d’un blocus des transporteurs sénégalais depuis presque quatre mois. il faut noter que les points dits de blocage feront l’objet d’un nouvel round de discussions au mois de juillet, à Dakar.
Les deux pays qui étaient en discussions, ce dimanche, à Dakar, sont tombés d’accord sur 9 des 12 points posés sur la table pour une sortie de crise. Seules trois questions restent en suspens, dont celle centrale justement du blocus de la frontière, donc le boycott de la transgambienne imposé par les transporteurs sénégalais.
Parmi les points d’achoppement des négociations, il y a également la question de la construction du pont de Farafennin, et des postes de contrôle juxtaposés, celle liée aux accords de pêche (maritime et fluvial) et l’utilisation de l’espace maritime, et enfin le point concernant la gestion des frontières.
En ce qui concerne le point relatif au blocus, Neneh Macdouall Gaye, ministre des Affaires étrangères de la Gambie, en revenant sur les faits, a indiqué : «Notre Président s’est rendu compte qu’en fermant la frontière, cela cause des problèmes aux populations. C’est les populations qui ont besoin d’entrer et de sortir entre les deux pays, en transportant leurs marchandises, en allant voir leurs parents. Et c’est pourquoi nous avons réouvert les frontières. Même les charges sur le tarif ont été enlevées».
La gambienne s’est aussi exprimé sur la hausse des tarifs. Elle s’est justifié sur la mesure prise, puis reportée par son pays. Ce qui explique cette mesure, renseigne-t-elle : «c’est que les transporteurs qui voyageaient étaient fatigués à cause de l’argent qu’on leur demandait. Et on s’est dit que si on augmente, il y aura des négociations et on a augmenté. Mais cela n’a pas duré et on a réouvert la frontière. Car ce n’est pas normal pour deux pays d’avoir une frontière fermée», a-t-elle convenu.
Après 13 heures d’échanges, Mankeur Ndiaye, en faisant l’économie des négociations tant attendues par le Sénégal et la Gambie, a confié: «On a discuté sur plusieurs points : le transport, le transit et le trafic routier, la situation des Sénégalais à Banjul, les Sénégalais qui empruntent la voie pour aller en Gambie, la question sur les deux polices, la coopération judiciaire, les accords de pêche… Nous sommes d’accord sur beaucoup de points et le dialogue va continuer».
L’augmentation des taxes, le nid du blocus
Le ministre des Affaires étrangères du Sénégal a souligné par ailleurs: «Ce qui importait pour le peuple gambien et sénégalais, c’est l’affaire de la frontière. Ce qui était à l’origine du problème, c’est que la Gambie s’est levé un beau jour pour décider d’augmenter le tarif qui était à 4000 francs Cfa pour l’amener à 400 000 francs Cfa. Ce qui nous avait surpris».
D’après Mankeur Ndiaye, les Gambiens «ont donné leurs explications» certes. «Mais quand le Président Macky Sall était intervenu, ils ont dit avoir augmenté, car ils pensaient que du côté des Sénégalais les taxes qu’on imposait aux chauffeurs de camions gambiens était proche de 400 000 francs Cfa. Ils ont donc décidé d’augmenter aussi à 400 000 francs Cfa. C’est après cela que le Président Macky Sall a demandé de faire une enquête. Et la douane et l’inspection des finances ont fait une enquête qui a révélé que cela était faux», a-t-il indiqué M. Ndiaye.
Mankeur Ndiaye : «Nous ferons de notre mieux pour que le trafic redevienne comme avant»
Le patron de la diplomatie sénégalaise ajoute sur ce point: «Le Sénégal a prouvé à la Gambie que ce qu’il a avancé était faux. Mais c’était la raison pour laquelle les transporteurs avaient bloqué la frontière. Et comme la Gambie qui était responsable de la situation a levé la taxe, nous ferons de notre mieux, avec les acteurs et les transporteurs, pour que le trafic au niveau de la frontière redevienne comme avant. C’est la conclusion de nos discussions». «Pour la levée du blocus, on y travaillera dès aujourd’hui (dimanche», a annoncé Mankeur Ndiaye.

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