Les violences sexuelles sont devenues monnaies courantes au Sénégal, et les journalistes ne diront pas le contraire. Eux qui traitent au quotidien l’actualité se sont, au fil du temps, familiarisé avec ce phénomène au point de le traiter comme un fait divers. Mais de l’avis du sociologue Serigne Mor Mbaye, les journalistes doivent faire attention quant à la publication des articles portant sur les abus sexuels et leurs conséquences sur les victimes.
Le directeur du Centre de guidance infantile et familiale (Cegid), déconseille aux journalistes de traiter les cas de viol comme des faits divers. S’exprimant lors d’un atelier de sensibilisation des acteurs de la communication sur l’impact du traitement journalistique des faits de violences sexuelles sur le bien-être des victimes et de leurs familles, Serigne Mor Mbaye a invité la presse à faire attention quant à la publication des articles portant sur les abus sexuels et leurs conséquences sur les victimes.
En effet, il renseigne qu’il a enregistré en deux ans (des) cas de viols dont les victimes n’ont aucun soutien et qu’elles sont tous aussi traumatisées. D’où la nécessité, selon lui, de garantir l’effectivité du droit des victimes. Pour lui, « l’abus sexuel ne doit plus être perçu comme un délit, mais plutôt un crime». C’est seulement de cette manière qu’on arrivera à éradiquer le phénomène, tente-t-il de faire comprendre, surtout que la situation est inquiétante.
Selon une enquête menée par l’Unicef, 81% des victimes des violences sexuelles sont des mineurs et 94% des agresseurs sont leurs proches. Une inquiétude confirmée par le Garde des Sceaux, le ministre de la Justice qui a pris part à la rencontre. Selon lui, plus de 3000 cas de violences sexuelles parviennent, chaque année, aux instances judiciaires. Ainsi dit, il est temps de trouver un moyens pour intimider les coupables.
buzz.sn
