L’inspecteur des Impôts et chef de parti politique Ousmane Sonko accuse ouvertement l’Assemblée nationale de fraude fiscale et de détournement de deniers publics. Ses arguments sont de deux ordres : l’Assemblée retient à la source les impôts sur les revenus des députés et personnels mais ne les verse pas au Trésor public ; et l’Assemblée précompte la TVA auprès de ses fournisseurs et ne la verse toujours pas à la banque de l’Etat.
Cette fraude et ces détournements tournent autour de six milliards FCFA. Qui a empoché l’argent ? Le questeur, le président et tout le bureau de l’Assemblée nationale sont directement interpellés. Une interpellation qui, très certainement, les disqualifie et les rend illégitimes. L’Assemblée nationale n’est ni sobre ni vertueuse. Elle a un budget de 16 milliards dont plus de la moitié (8 milliards 600 millions) sert à payer des salaires. Elle n’a pas de contrôle interne et ni l’IGE ni la Cour des comptes ne l’a jamais fouillée. Seize milliards à utiliser comme l’on veut sans contrôle : tout être humain qui a cette latitude en abuse naturellement et se voit ouvrir les portes de la cupidité et de l’avidité. Toujours plus, jamais assez, quitte à frauder et détourner, à piétiner les lois que vous avez vous-mêmes votées !
Qui ose avancer aujourd’hui que nos députés méritent leurs salaires et avantages qui tournent de deux millions CFA mensuels pour chacun d’entre eux ? Ils sont absentéistes, non travailleurs et ne nous donnent guère le bon exemple avec des comportements et attitudes de borne-fontaine.
Pourtant, le président du groupe parlementaire de la majorité nous avait bien averti depuis le mois de février de cette année : cette douzième législature est un échec, a-t-il avoué. Nous le constatons amèrement avec lui. Le député El Hadji Diouf appelle à la dissolution d’une Assemblée qui a perdu toute crédibilité.
Des élections législatives auront lieu en juin 2017. Votons tous contre cette Assemblée assimilée à la fraude, le détournement et l‘échec.”