Touba-Renaissance -bLes résidents menacent Mbackiyou Faye d’une plainte

Regroupés au sein d’une association, ils dénoncent le non-respect des engagements pris. Ils annoncent une plainte.Les membres de l’Association des propriétaires et résidents de la cité Touba-Renaissance sont très remontés contre le promoteur Mbackiyou Faye. 

Ce week-end, ils ont tenu une conférence de presse pour communiquer sur les griefs contre l’homme d’affaires. La cité, disent-ils, est menacée et agressée de toute part. Ils veulent, avant que l’hivernage ne s’installe, que le site soit viabilisé, comme cela leur avait été promis.

A défaut, ils annoncent qu’ils vont saisir la justice. Le président de ladite association, Ibra Diakhaté, renseigne que le circuit de traitement d’évacuation des eaux et le canal qui longe la voie principale sont complétement obstrués. “Ce canal déversera fatalement ses eaux dans la cité, à la première pluie. Un autre canal, qui est censé évacuer les eaux usées de cette cité et d’une partie de Ouakam, est à ciel ouvert et obstrué par des ordures’’, prévient M. Diakhaté. Qui révèle que tous les courriers adressés au préfet, au sous-préfet, au maire, au promoteur, à la Direction de l’urbanisme et au ministère de tutelle sont restés sans réponse. Mais loin de se décourager, ils prévoient de saisir le nouveau ministre de l’Urbanisme. “Nous avons acheté ce terrain via la Pro-Mobilière de Mbackiyou Faye. Et, à l’heure actuelle, ils se rejettent tous la balle. Nous voudrions avoir un soutien d’une quelconque autorité pour prévenir le pire qui s’annonce’’, lance le président Ibra Diakhaté. Dans cette cité, poursuit-il, la cohabitation avec les moustiques peut causer des maladies.

« Le mutisme des notaires »

Le président explique que quatre points les opposent au promoteur. Premièrement, ces terrains, acquis entre 60 et 80 millions de F Cfa, étaient assujettis à des lotissements complétement viabilisés.

La viabilisation concerne la partie évacuation des eaux, électrification, le butimage des routes, les espaces publics qui ont été morcelés et vendus. Egalement, poursuit le président de l’Association des propriétaires et résidents de la cité Touba Renaissance, “il n’y a plus d’espace commun’’, mis à part ce qu’il appelle “un carré central’’ qui est la propriétaire exclusive de la Pro-Mobilière qui compte y ériger des immeubles.

“Il y a un pourcentage qu’impose le Code de l’urbanisme dédié aux espaces publics. Le bitumage des routes, c’est des choses qui ont été déjà payées par tous les acquéreurs de terrain dans cette cité. Mais, depuis trois ans, nous courons derrière, pour qu’il entame ce bitumage. Rien n’a été fait’’, dénonce-t-il.

A l’en croire, le promoteur s’était engagé à élargir le chemin d’accès, depuis quatre mois. “Le chemin est très exigu pour des centaines de véhicules qui passent par là. Il s’était engagé à faire ces routes et aucun de ses engagements n’a été respecté. C’est un cri du cœur que nous lançons à l’endroit des autorités, qu’elles sachent qu’il y a une bombe qui dort et qui risque d’exploser’’, avertit le président.

Au moins trois notaires, ajoute M. Diakhaté, ont servi d’intermédiaires dans l’acquisition des terrains. Il s’agit de Mes Tamaro Seydi, Anta Kane et Saguinatou Dia Barrow. Ces derniers ont reçu copie de la presque totalité des correspondances, mais, remarque-t-il, “leur mutisme est plus que suspect’’.

La question qu’il se pose est de savoir pourquoi ont-ils décaissé la totalité des fonds, alors que tous les travaux d’assainissement et de bitumage des voiries n’ont pas été réalisés. Une audience était prévue, le 5 septembre 2018. Mais, jusque-là, elle n’a pas eu lieu, à cause d’un non-respect d’engagement. La rédaction d’’’EnQuête’’ a tenté d’avoir la réponse du promoteur. Nos nombreuses tentatives d’appel sont restées sans réponse. Nous sommes tombés sur le répondeur du directeur Meissa Niang.

MEISSA NIANG (REPRÉSENTANT DU PROMOTEUR) : « Qu’ils nous laissent le temps de faire la route »

“Nous nous sommes engagés à faire la route et, on l’a dit, par rapport à un certain timing. De ce fait, on fait la route latérite plus couche de bitume. Qu’ils nous laissent le temps de le faire. Il n’y a nulle part à Dakar des routes goudronnées qui passent devant les maisons. Ça n’existe pas. On comprend ces gens. Il y en a qui sont propriétaires, pour la première fois. Donc, ils se croient tout permis. On ne leur a jamais dit que l’on ne va jamais faire la route. Et le canal dont il parle est en dehors de notre titre foncier. Notre titre foncier s’arrête là où s’arrêtent les maisons, par rapport à la route. Comment pouvons-nous être responsables de ce canal ? La deuxième chose, c’est nous, promoteur, qui avons installé des dalles, recouvert de dalles en béton à hauteur de 80 millions F Cfa, en 2008-2009. Et pourtant, nous avons trouvé ce canal ici, qui évacuait les eaux de pluie qui quittaient l’aéroport. Les autorités de l’Onas habitent dans cette cité.

L’Office national de l’assainissement du Sénégal devait réaliser des ouvrages destinés à l’assainissement. Ils ne l’ont pas fait, parce que leur conduite devait passer par le village traditionnel de Ouakam et les populations s’y sont opposées. L’Onas ne peut rien faire. Ce qui fait que ces résidents sont plus de 500. La première phase, c’est 376 acquéreurs. Tous ces gens évacuent leurs eaux par un exutoire qui se connecte à une station qui est à la cité Cheikh Amar. Les eaux usées qui sont déversées dans ce canal viennent du Trésor, à côté, et de cité Mamelles. Qui les a connectées là-bas ? Ce n’est pas nous. Pour ce qui est de rencontrer le promoteur, on les a reçus une fois. M. Mbackiyou Faye s’occupe d’autres projets ; il est dans l’assurance et tout. On n’a jamais refusé de les rencontrer. Quant à l’espace vert, il y a une surface qui leur est dédiée.’’

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