Touba : Le Magal, c’est aussi pour les chrétiens…

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Ce sont de millions d’individus qui se retrouvent chaque année, à Touba, à l’occasion du grand Magal. Les disciples de Cheikh Ahmadou Bamba ne sont pas les seuls à effectuer le déplacement. Des membres d’autres confréries font également le déplacement. Mais, ils ne sont pas les seuls, car des non-musulmans sont également de la fête. Nous avons tenté d’en savoir davantage sur les raisons de la forte présence de chrétiens au grand rendez-vous du mouridisme.

En cette matinée ensoleillée, Touba continue d’accueillir du monde venu d’ici et d’ailleurs. Un véritable melting-pot. Les disciples de Bamba côtoient des membres d’autres confréries et d’autres confessions. De nombreux catholiques ont, en effet, fait le déplacement à Touba. Seneweb a tenté de connaitre leurs motivations.

L’adoration de Serigne Touba

Aux abords de la grande mosquée, nous entendons une personne héler un de ses compagnons, “Jean”. Le nom sonne catholique. Nous décidons de l’aborder. Il confirme son appartenance à la communauté chrétienne et dit s’appeler Jean Silva. L’homme déclare être venu à Touba pour accompagner ses amis et participer à la commémoration du départ en exil de Serigne Touba qu’il dit porter dans son cœur.

« Chaque année, je viens à Touba en compagnie de mes amis. C’est devenu une coutume. Il faut même dire que je prépare le Magal quasiment comme si je préparais une fête chrétienne. Malgré ma religion, je peux dire que j’admire énormément Serigne Touba et tout ce qu’il a eu à réaliser. Pour moi, il n’y a aucun problème à être catholique et venir à Touba. On est tous les mêmes et nous voulons tous aller vers Dieu« , déclare l’homme, d’origine cap-verdienne. Si beaucoup de ses frères chrétiens ont, tout comme lui, fait le déplacement dans la ville religieuse pour accompagner des amis, nombreux sont là pour bien d’autres raisons.

L’envie de découvrir

En effet, une femme rencontrée sur la rue Touba 28, en train de marchander quelques petits objets pouvant servir de souvenirs, déclare être à Touba pour tout simplement découvrir. « Je suis curieuse de nature, je l’avoue. Cela faisait un moment que je voulais assister au Magal, mais le temps ne me le permettait pas. Cette année, j’ai profité de mes congés pour accompagner une amie qui est originaire de la ville. J’ai entendu énormément d’histoires concernant le Magal et je dois dire que je ne suis pas du tout déçue. Je suis admiratrice de toute cette croyance et de tout ce respect à l’égard de Serigne Touba et de sa descendance« , témoigne la dame qui a préféré garder l’anonymat. « Je voyais les images à la télé, mais j’étais loin de m’imaginer que ça allait être comme ça en vrai. Je pense très sincèrement que c’est ma première, mais pas mon dernier Magal ». Des catholiques qui sont dans son cas sont nombreux.

L’hospitalité mouride

Des mourides, interrogés, évoquent le dialogue islamo-chrétien, la bonne entente entre musulmans et chrétiens au Sénégal et surtout l’hospitalité mouride. Bamba Fall, un disciple du fondateur du mouridisme, magnifie la présence de catholiques à Touba. Pour lui, c’est ce mélange entre personnes de différentes origines, de différentes races et religions qui fait le charme du Magal. « Lii rek mooy magal” (c’est ça le Magal : Ndlr). Nous mourides avons le sens du partage et aimons accueillir nos frères issus d’autres confréries ou d’autres religions. Serigne Touba est là pour tout le monde et il y a de la place pour accueillir toutes les personnes qui veulent lui rendre un hommage », dit-il. Pour beaucoup, c’est ce mélange inter-religieux qui fait le charme du Magal.

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