INFANTICIDE A THIENABA-SECK: La femme mariée tue son bébé adultérin et écope 5 ans de travaux forcés
Pour avoir volontairement commis un homicide sur la personne de son nouveau-né qu’elle a jeté dans la fosse septique de la maison familiale, F.S a été condamnée à 5 ans de travaux forcés. C’est la sentence que la Chambre criminelle du tribunal de Grande Instance de Thiès a prononcée contre elle.
Les faits remontent à juillet 2015, lorsque les éléments de la brigade de gendarmerie de Khombole ont été avisés de la découverte du corps d’un bébé de sexe masculin dans une fosse septique. Une fois sur place et après les constatations d’usage, le sieur Amadou Dia qui a repêché le corps du bébé accuse sa belle-sœur d’être l’auteur de cet acte. «Après avoir constaté des changements physionomiques sur ma belle-sœur, je l’ai plusieurs fois interpellée sur sa supposée grossesse, mais, à chaque fois, elle niait les faits», confie Amadou Dia.
Elle a tout le temps menti à sa belle famille
Sa belle-mère Khady Fall, quant à elle, soutient qu’elle a été avec F.S. à l’hôpital pour s’enquérir de son état de santé, mais cette dernière lui a dit qu’elle souffrait de kyste.
Elle accouche dans sa chambre sans assistance et jette le bébé de sexe masculin dans la fosse septique
Malgré la suspicion de sa belle-famille, F.S continue de nier sa grossesse et garde son état secret. Après neuf mois de grossesse, un soir, en préparant le repas de la rupture du jeûne, sentant des douleurs, elle accouche dans sa chambre d’un bébé de sexe masculin, avant de jeter le nouveau-né dans la fosse septique du domicile conjugal. Des faits qu’elle a reconnus devant les enquêteurs et qu’elle a réitérés devant la barre. Mais elle déclare que «l’enfant était mort-né, pour n’avoir pas pleuré à sa naissance».
Elle accuse le boutiquier du coin d’être l’auteur de sa grossesse, ce dernier nie
Dans un premier temps, elle refusait de donner l’identité de l’auteur de la grossesse, pour ensuite désigner Adama Sarr, boutiquier du coin qui, selon la dame, l’a envoutée, puisque, souligne-t-elle, après chaque rapport avec lui, elle s’en voulait à mort.
Des allégations qu’Adama Sarr a balayé d’un revers de main. Soutenant ne connaitre F.S. qu’à travers sa boutique où elle est cliente comme toutes les autres femmes du quartier. Et de préciser qu’à chaque fois que cette dernière venait dans sa boutique, elle était toujours accompagnée par d’autres femmes et c’était pour acheter quelque chose.
Dans son réquisitoire, le procureur a soutenu que la volonté de la dame d’en finir avec son bébé est démontrée par les circonstances de l’accouchement. L’accusée, après avoir accouché en début de soirée, a préféré garder le silence, cachant l’enfant dans sa chambre, tout en continuant à vaquer tranquillement à ses occupations, pour ne pas attirer l’attention de ses voisins. Et d’attendre un moment de quiétude pour se débarrasser du corps de l’enfant. Une «intention homicide» qui semble découler des déclarations même de l’inculpée. «Du fait d’une longue absence de mon époux du village, je cherchais à tout prix à ne pas me ridiculiser aux yeux des autres», avait-elle dit. Ce jusqu’à s’abstenir de faire des visites prénatales et de se faire assister au moment de son accouchement, jusqu’à même inventer une maladie imaginaire.
L’Avocat général a requis 10 ans de travaux forcés. La Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Thiès, après délibération, a déclaré F.S. coupable des faits qui lui sont reprochés et l’a condamnée à une peine de cinq ans de travaux forcés.
Sokhna Khady Sène