REWMI-BOCOUM : Le gâchis politique et l’électrochoc.
Qu’il me soit permis de rendre un hommage même empreint de malaise au long compagnonnage de Thierno Bocoum avec son leader Idrissa Seck. Il fut exemplaire jusqu’à sa sortie de route vers une déroute certaine. Il était promis à un bel avenir politique tout tracé que les frustrations et les ressentiments injustifiés ont conduit à l’égarement. Il épousait si fidèlement les idées « idystes » qu’il en devenait le clone. Mais il est vrai que les clones n’ont pas d’âme.
La démission de Thierno Bocoum aura à son corps défendant et malgré tout, rendu un grand service au parti Rewmi. L’électrochoc que son départ a provoqué chez les militants, va permettre de remobiliser les troupes, de sensibiliser l’opinion sur les méfaits du « mackyavélisme » du régime et d’édifier sur Idy l’image de temple du « martyr de la foi ». Comme De Gaule lors de la libération de Paris, nous pouvons dorénavant proclamer notre foi politique : « Idy outragé, Idy brisé, Idy martyrisé mais Idy libéré » !
A Thierno nous disons : « Ku wax fègn ». Ainsi donc la « convenance personnelle » invoquée, était donc pour lancer une plateforme, pour ne pas dire mouvement, qui vise à faire la politique autrement et lancer une alternance générationnelle. Un noble dessein pour asseoir le destin d’une feuille morte détachée de l’arbre par la brise aventureuse. Parce Thierno oublie que la maison Rewmi est le terreau fertile même où a germé l’alternance générationnelle qu’il a incarnée au même titre que ses camarades Déthié, Yankhoba, Abdourahmane, Samba et autres. Il est vrai que la jeunesse de Rewmi qu’il était sensée conduire vers des destinées fleuries, n’a pas beaucoup senti son influence. Idrissa Seck ne fait-il pas partie de la nouvelle génération comme son challenger Macky Sall son cadet de2 ans seulement. Que diable va-t-il chercher ailleurs ce qu’il avait déjà dans son nid ? Nouvelle génération est-elle le gage de la révolution politique ou des avancées démocratiques. Les présidents Faure, Kabila et Pierre Nkurunziza en sont les tristes démentis. Des anti-modèles qui à l’image de Macky Sall, font pire que leurs ainés, par leurs visions et actions rétrogrades. Non Thierno n’est pas Macron qui veut ! Le macronisme est né dans un contexte de décrépitude du parti socialiste au pouvoir. Il s’est nourri du dépérissement total de l’articulation gauche-droite de la politique française. Le cas Valls, autre défection qui a fragilisé François hollande, par son caractère déloyal, est ce qui guette l’échappée aventureuse que tu as lancée. Le risque est grand de connaître les mêmes destins que Valls et Hamon. Sous nos cieux et à des époques toutes récentes, les cas de Niass et Djibo du puissant parti socialiste d’alors, offrent l’exemple de fractionnistes frustrés et dépités devant l’omniprésence de Tanor, s’en étaient allés vers des destins de collabo-yoballéma. Dans la maison Rewmi que tu connais bien, as-tu oublié les exemples des lieutenants Pape Diouf, Oumar Sarr, Omar Gueye, Nafissatou Cissé etc… devenus de simples sergents recruteurs pour le camp adverse ? Finalement, après les fractures au PS, à l’AFP et la fissure à Rewmi, à qui profitent ces crimes ? Non Thierno tu méritais mieux et plus dans Rewmi où ton avenir était tout tracé pour franchir le Rubicon avec Idy dans une belle endurance comme tu aimais si bien le dire. Le courage politique aurait été de mener le « combat » à l’intérieur et de préparer l’après présidence de Idy dans Rewmi. Mais ton combat n’aura duré que le temps d’une législature où tu as brillé de mille feux pour honorer ton mandat et ton parti. A moins que tu n’aies songé dans ce parcours qu’à promouvoir ta personnalité pour être capitaine à la place du commandant. Quel gâchis !
Après la pluie le beau temps. Le parti doit maintenant repartir du bon pied. La remobilisation des troupes s’impose. Il est plus que temps d’investir les populations pour décliner et promouvoir le programme alternatif. Je martèle encore une fois que la force de Macky est dans la faiblesse de l’opposition. Rewmi est le seul parti dont le leader peut incarner un potentiel leadership pour l’opposition. Cette station ne lui sera jamais octroyée. Elle ne peut que se camper et s’implanter de son propre chef face aux populations, à la rencontre d’un homme et de son peuple. A la manière de De Gaule dans la défaite face aux généraux désemparés, pour « une certaine idée de la France ». Nous savons que le programme que le parti va présenter sera ambitieux et fédérateur. Il ne saurait en être autrement, connaissant la capacité de travail et la haute vision prospective de son leader. Maitriser son temps et sa communication, est une force morale face aux pressions médiatiques et aux urgences de l’actualité politique. Mettre en branle ses idées et se propulser au-devant de la scène politique pour mener le combat ultime contre l’adversaire qui a une longueur d’avance certaine, est une autre force exigeante et salutaire à quelques encablures des présidentielles plus qu’incertaines. Nous y sommes. L’électrochoc causé par le débarquement de Bocoum doit constituer le feu vert pour l’envol. A l’arrivée, à la survenance de notre présence au deuxième tour (Inchaallah), Bocoum sera placé face à ses contradictions. To be Idy or not Idy !
Cherif Ben Amar Ndiaye
Les-rewmistes.org