Un avocat spécialiste des droits de l’homme en Thaïlande, risque une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 150 ans, s’il est reconnu coupable de 10 accusations de diffamations royales. Ceci, en vertu d’une loi rigide sur les insultes royales en Thaïlande. C’est l’annonce faite jeudi, par le responsable juridique des avocats thaïlandais pour les droits de l’homme.
Prawet Prapanukul, âgé de 57 ans, a fourni une assistance juridique aux membres d’un groupe d’opposition politique contre la dictature: le Front uni pour la démocratie. Il a été également conseiller juridique dans une affaire d’insultes royales de grande envergure.
Le défenseur des droits a été détenu suite à une descente de la police, à son domicile le week-end.
« Prawet fait face à 10 chefs d’accusation de violation de l’article 112, ce qui peut aller jusqu’à 150 ans de prison, s’il est reconnu coupable », a déclaré Anon Nampha, membre des avocats thaïlandais pour les droits de l’homme.
« Il est également confronté à trois accusations distinctes de violation de l’article 116, qui comporte une peine maximale de sept ans de prison, pour chaque infraction », a t-il ajouté.
Selon plusieurs sources, les faits dont sont reprochés M. Prawet et qui ont conduit à son arrestation ne sont pas tout à fait clairs. Même les médias locaux de la Thaïlande doivent fortement s’auto-censurer lorsqu’ils écrivent ou parlent de la monarchie.
Un porte-parole du gouvernement militaire a déclaré qu’il ne pouvait pas commenter l’affaire.
L’armée de la Thaïlande a pris le pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat en mai 2014.
Depuis, la junte a arrêté des centaines de politiciens, d’activistes, de journalistes, et autres, accusés d’être impliqués dans des manifestations et des activités contre la junte.
La diffamation royale est la charge la plus élevée en Thaïlande, depuis que cette loi existe, rapporte l’AFP.
Le groupe des avocats a déclaré que M. Prawet est mis en accusation avec cinq autres personnes, qui ont également été accusées, en vertu de la loi sur l’insulte royale.