S’expliquant sur les raisons de la seule présence d’une femme sénégalaise dans les rangs de Boko Haram à ABADAM, HANDAQ, SAMBISSA (où il a rencontré Cheikh Aboubacar SHEKAU après six mois à HANDAQ) et à FATKHOUL-MOUBINE (la victoire éclatante), Maimouna Ly, devenue sa troisième épouse juste avant la fermeture de l’internat, Matar Diokhané disait en faire une exigence parce qu’il a signé un contrat de travail portant sur l’enseignement seulement.
Au demeurant, Aboubacar SHEKAU lui avait fait parvenir l’organe de son Général Aboubacar, la somme de deux millions cinq cents nairas (2 500 000 nairas) convertis en douze mille euros (12 000) dont les six mille (6000) lui revenaient de droit et l’autre moitié pour assurer le transport des dix sénégalais de trois groupes désirant retourner au pays et dirigés par Moussa AW (1er), Moustapha Faye (2e) et lui-même (le 3e).
A son retour au Sénégal, le 15 juillet 2015, il avait envisagé de regrouper tous ses compatriotes revenus du Nigéria pour les confier à un sage qui, ne serait personne d’autre que Imam Aliou Ndao dit Alioune Badara Ndao, apte à aplanir leurs divergences pour ne pas être repérés par le groupe de Lybie (Moustapha Faye, Omar Diaby alias OMSEN, Assane Ba alias ZAID Ba, Abu SONHAIB, Aboubacar GUÈYE et entre autres) d’autant plus que ce dernier avait reçu son livre intitulé en arabe ( AL ONZR BIL DJAHL : L’ignorance est-elle un excuse » (traduit avec certains autres documents, transcriptions littérales des messages audios et écrits applications Télégram, WhatsApp, Skype et Facebook en arabe par la Division de l’interprétation et de la Traduction suivant correspondance de Monsieur Serigne Mbacké Diop n°368 du 16 février 2016.
Confession de Diokhané sur le projet d’installer un Daesh au Sénégal
Sur le projet de création d’une base terroriste au Sénégal d’inspiration de l’Etat Islamique sous la bannière Daesh, il disait ne pas être l’auteur de cette initiative même s’il reconnait avoir reçu ledit projet par l’application « Télégram » des nommés Assane Ba alias ZEID Ba et Abu SONHAIB et d’après les informations qu’il a reçues Cheikh Ibrahima Dieng, Moussa Mbaye sont décédés dans zone de Boko Haram au Nigéria, Alioune Guèye, Abdallah Dièye, Matar Dieng et Abdallah Ba sont décédés en Lybie ainsi que les nommés Moussa AW et Moustapha Faye respectivement en milieu carcéral au Niger et Nigéria.
Enfin parmi ses coinculpés autres que ceux qui n’ont pas séjourné aux bastions de Boko Haram, il ne connaissait que les nommés Aliou Ndao et Alpha Diallo (son maitre et ancien élève en Mauritanie) ayant des connaissances approfondies en Islam, Saliou Ndiaye alias Baye Zal Ou SALIKH (qui avait été reçu par Omar Diaby alias OMSEN bien avant son audience à lui) Boubacar Decoll Ndiaye et Omar Keita.
Les aveux eu réseau de “Abou Youssouf”
Poursuivant toujours leurs investigations dans le cadre de la délégation judiciaire pour obtenir les identités complètes des nommés Oumar YAFFA, Moussa et Ismail Ndiaye, les éléments de la division des investigations criminelles (DIC) suite aux procès-verbaux respectifs n°474 et 18 des 27 et 24 octobre 2015, en collaboration avec ceux de la section des recherches (SR) et un détachement de la brigade d’intervention polyvalente (BIP), de la direction de la surveillance du terrorisme (DST) et de la cellule anti-terroriste (CLAT) s’étaient rendus à Saint Louis, plus précisément à DIMA où ils obtinrent des autorités mauritaniennes la remise simplifiée dite de « Police à Police en application de l’article 11 alinéa 1 de l’Accord de coopération criminelle pour les Etats membres de la CEDEAO » des individus supposés appartenir aux réseaux djihadistes animés par Matar Diokhané et Abdourahmane Mendy alias Abu Amine de la Lybie, de la Syrie ou du Nigéria en l’occurrence les nommés Mouhamed Ndiaye alias Abu Jaavar, Mor Mbaye Dème, Alpha Diallo, Mamadou Moustapha Mbaye, Omar Keita et Mouhamadou Seck.
En substance, il ressortait du préambule du procès-verbal n° 106/DIC du 18 février 2016, dressé à cet effet, que les enquêteurs de la DIC étaient informés par les mêmes sources mauritaniennes que toutes ces personnes interpellées ayant reçu d’importantes sommes d’argent aux fins d’aller combattre aux côtés des djihadistes de l’Etat islamique (DAESH) engagés en Syrie (Sham), Libye à l’instar des combats déjà entamés à Boko HARAM appartiennent à la cellule de Mouhamed Ndiaye alias Abu YOUSSOUF.
Quatre groupes de jihadistes
Dans ce même sillage, ce dernier et Lamine Coulibaly alias Abu JAAVAR avaient cité vingt-trois (23) personnes ainsi que leur situation géographique. Djihadistes de retour du Nigéria et présentement au Sénégal : Ibrahima Diallo alias Abu Omar, Abou alias Abu JENDEL, Mouhamed MBALLO alias THOU EL KIFLI.
Djihadistes sénégalais au Nigéria devant regagner leur pays très prochainement : Moussa Sow alias Abou DOUJANA, Oumar YAFFA alias Abu HAFSA, Ibrahima Mballo alias Abou MOUSSA, Ibrahima Diallo alias Abu KHALED (plus arrêtés par la suite); jihadistes sénégalais devant se rendre au Nigéria ou en Libye : Mama Ba, Abdoul AHMED, Pape Coulibaly, tous très actifs dans une mosquée en face du domicile de Mouhamed Coulibaly alias Abou AHMED, resté au Nigéria et domiciliés à Grand-Yoff- ils seront arrêtés- et les Djihadistes sénégalais se trouvant en Libye : Moustapha Diop alias Abu HATEM, Brahim BA alias Abu EL WELID, Abdourahmane MENDY alias Abu ELIMINE entre autres.
Les aveux de Abu Youssouf
Interpellé sur son appartenance syndicale, politique ou religieuse, Mouhamed Ndiaye alias Abu YOUSSOUF se réclamait, après avoir suivi des entrainements militaires au fief de Boko Haram, du groupe des jeunes sunnistes qui, s’étaient concertés à Rosso/Mauritanie et à Richard-Toll pour partir au Nigéria pour faire le djihad parmi lesquels Makhtar Diokhané alias Abu ANWAR, Aboubacar Guèye alias Abou HAMZ, Mouhamed Diop dit Moustapha alias Abou HATEM, Latyr Ndiaye alias Abu Ossama (décédé en Lybie), Cheikh Ibrahima Dieng alias Abou HOUBAID (décédé en Lybie), Modou alias Mouhamedoul AMINE, Moussa Mbaye alias Abou NAFIQ décédés en Lybie), Ibrahima Ba alias Abou Zaid Ba, Cheikh Abdoulaye Dièye, Cheikh Ndiaye, Pape Moussa, Abdallah Coulibaly, Abdou Khadir Fall.
Il soutenait que la dynamique unitaire du groupe a failli tomber comme château de cartes eu égard aux divergences de points de vue des membres sur l’opportunité d’aller combattre à côté des combattants de la DAWLA (Daesh) ou ceux d’ALQUAIDA et finalement la première option avait été retenue compte tenu du fait que Mouhamed Diop dit Moustapha alias Abou HATEM devait jouer le rôle de précurseur auprès de ses contacts déjà à Sham en Syrie. Pour ce faire, il avait reçu un financement de quatre millions de francs CFA (4 000 000) depuis le Nigéria d’Ibrahima alias ZAIB Ba pour le voyage moyennant cent cinquante mille francs CFA (150 000 F) chacun de Kaolack-Niamey à ZENDER-DIFA.
Sur les différentes formations ou entrainements militaires reçus, il précisait que, sous la houlette de Moustapha Diallo alias Abou Dar Dar AYANT bouclé toutes les étapes avant leurs arrivées, ils s’étaient constitués en trois sous-groupes pour le Maniement Des KALACHNIKOV AK 47-SP2CIALISATION EN ARMEMENTS LOURDS notamment des CHARS DE COMBAT FPG et les BLINDES communément appelés « AINA KOUNTOUM » FORMATIONS AUX EXPLOSIFS.
A titre expérimental, Mouhamed Ndiaye alias Abou YOUSSOUF soutenait avoir participé aux différents combats de Boko Haram contre l’armée nigériane dont les plus saillants étaient la prise de la ville de GOZA, rebaptisée « FATKHOUL MOUBINE », ceux contre les militaires alliés du Nigéria-CAMEROUN-TCHAD où tous les blindés « AINA KOUNTOUM » étaient engagés (le corps sans vie de Cheikh Ibrahima Dieng alias Abou HOUBAID a été ramassé et enterré dans les cimetières) et le combat de la forêt de BITA ( où il avait frôlé la mort après avoir épuisé ses chargeurs sur les blindés de l’armée qui ont tué son frère Moussa Mbaye.
De terribles révélations
Ré-entendu le lendemain de sa première audition, le 13 février 2016, il soutenait que les nommés Aliou Ndao alias Alioune Badara Ndao, Lamine Coulibaly alias Abu JAAVAR, Makhtar Diokhané alias Abou ANWAR, Boubacar Decoll Ndiaye ayant participé aux deux réunions de Rosso et Riachard-Toll, avaient épousé les mêmes convictions ou idéologies sunnites basées sur deux versets du coran : « TAWBA : ceux qui ont donné leur vie ou leur bien pour le triomphe de l’islam, auront le paradis comme réponse » et Baraka : djihad pour la bonne cause, est un impératif pour tout musulman ; Dieu m’a donné l’ordre de combattre tout mécréant jusqu’à ce qu’il dit en Dieu nous croyons ».
Selon toujours ses déclarations circonstanciées, onze parmi les combattants sénégalais, après une présence de six mois aux côtés des membres de Boko Haram avaient décidé de rentrer au bercail pour y installer une DAWA à l’image de CHEBAB de SOMALIE dont la mission principale serait de convaincre les futures combattants-compatriotes qui, recevront les différentes formations dans la forêt de KEDOUGOU, sur la nécessité de faire le djihad pour la cause islamique.
Pour la réalisation de ce projet, il soutenait avoir, reçu un transfert d’argent d’un certain Babacar (sans autres précisions) par le système dit « HAWALA » de deux cent mille francs CFA (200 000) de la part d’un frère combattant en Lybie du nom d’Abdourahmane Mendy alias Abou AMINE, recruteur et financier de futurs djihadistes qu’il devrait rejoindre ce, 10 février 2016 ?
Interpellé tour à tour, Lamine Coulibaly alias Abu JAAVAR, Oumar Keita, Alpha Diallo, Boubacar Decoll Ndiaye, Moustapha Mbaye, Mor Mbaye Dème et Mamadou Seck alias Mode Tine niaient s’être impliqués dans le activités terroristes de Mouhamed Ndiaye alias Abou Youssouf, d’autant plus que poursuivaient-ils, ce dernier n’avait pas la même perception idéologique du radicalisme étant entendu qu’ils avaient tous reçu des entrainements de maniement des armes KALACHNIKOV, ROQUETTES ET FUSILS DIT BKMAK au fief de Boko Haram.
L’exploitation technique des différents appareils saisis par devers eux suivant vingt-deux rapports d’analyses technico-légale par les éléments de la brigade spéciale de lutte contre la cybercriminalité de la DIC y compris la transcription littérale du support de Mouhamed Ndiaye alias Abou YOUSSOUF faisaient ressortir une coordination de ce dernier avec ses co-inculpés et codétenus via l’application « Télégram » dont Mamadou Seck alias Mode Tinequi, s’apprêtait à rallier AGADES/NIGER.
Comment les reste du réseau a été neutralisé
Toujours en exécution de la délégation judiciaire conjointe, les éléments de la Section des Recherches et la Division des investigations criminelles appréhendaient suivant les procès-verbaux n°585/DIC du 21 novembre 2016, n°321/DIC du 29 juin 2016 et n°253 du 13 septembre 2016 les nommés Abdou Aziz Dia alias Abu Zouber, Ibrahima Diallo alias Abu Omar, El Hadji Mamadou Ba dit Mama, Pape Kiliby Coulibaly, Ibrahima Hann, Abdou Akim Mbacké Boa, Latyr Niang alias Abu Moussa, Ibrahima Ndiaye et Moustapha Diatta qui reconnaissaient tous avoir été contactés par les recruteurs Mouhamed Diop dit Moustapha alias Abu Hatem, Moustapha Faye alias Abu Ossama, Abdourahmane Mendy alias Abu AMINE, Aboubacar Gueye alias Abu HAMZA, Pape Moussa AW et Abdallah Coulibaly.
A l’exception d’El Hadji Mamadou Ba alias Mama et Pape Kiliby Coulibaly qualifiés de passifs, ces membres actifs du réseau de Makhtar Diokhané alias Abu Anwar ET Mouhamed Ndiaye alias Abu YOUSSOUF soutenaient avoir appris aux côtés des combattants de Boko-Haram à manier pour certains, à l’occasion des cinq attaques de GOMBI, GWOZA et SAMBISSA le fusil d’assaut KALACHNIKOV AK 47, les LANCEROQUETTES, les armes BKM AK, les blindés PM et GM « AINA KOUNTOUM » et les explosifs pour d’autres notamment Abdou AKIM MBACKE BAO qui a donné les compositions chimiques de ce cocktail (nitrate, ammonium, gasoil, huile-moteur, TNT, Obus pour piéger des véhicules) Abdallah Coulibaly, Pape Moussa AW et Moustapha Faye alias Abu OSSAMA aux fins d’installation de la « WILAYA » pour l’application effective de la charia au Sénégal.
Inculpés d’association de malfaiteurs en bande organisée en vue d’un financement terrorisme, Boubacar Decoll Ndiaye, Lamine Coulibaly alias Abu JAAVAR, Mor Mbaye Dème, Alpha Diallo, Mamdou Moustapha Mbaye, Oumar Keita et Mouhamed Seck, Aziz Dia alias Abu Zouber, Ibrahima Diallo alias Abu Omar, El Hadji Mamadou Ba dit Mama, Pape Kiliby Coulibaly, Ibrahima Hann, Abdou Akim Mbacke Bao, Latyr Niang alias Abu Moussa, Moustapha Diatta niaient toutes les infractions susvisées à l’exception de toutefois des nommés Mouhamed Ndiaye dit Mamadou alias Abu Youssouf ?
Latyr Niang alias Moussa et Ibrahima Ndiaye qui, passaient aux aveux en faisant valoir que le groupe dirigé par leurs amis d’enfance Matar Diokhané alias Abu ANWAR et Aboubacar Guèye alias Abu HAMZA, le tueur en Mauritanie de Latyr Niang, avaient procédé à un lavage de leur cerveau.
Abdou Hakim Mbacké Bao précisait avoir surveillé pendant longtemps trois otages (un hollandais, un suédois et un sud-africain) dans les zones de ZOUBA-TONIDEMBE-IFOGHOS-TENTELOUSS pour le compte du chef d’AQMI au nord du Mali, Yahya KHAMAM avec un contingent de quatre cents hommes repartis en quatre sous-groupes dénommés ALFOURKHANE, ANSARDINE, TAREK IBN ZAID et MANTIKA (Fin).