On était en 2003 lorsque l’imam Babacar Dianko, qui entretenait des relations avec Hamada Ould Mohamed Kheirou à l’époque leader du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) a été intercepté à Kédougou grâce à un excellent travail de la Direction de surveillance du territoire (DST). ‘’Maître coranique’’, selon ses dires, Dianko qui avait ses quartiers dans la banlieue est suspecté d’être un recruteur.
Diaw et Papa Alassane Sène, les deux autres ‘’étrangers’’
Quid de Mamadou Diaw ? Interpellé en août 2016, Diaw alias Abu Ahmed est arrivé à l’aéroport de Dakar par vol SS 990 Corsair en provenance de Paris.
Né en 1998 à Brieux, en Normandie, il est présenté comme un individu dangereux qui souhaiterait se rendre en zone de combat irako-syrienne. C’est en tout cas l’information obtenue par Interpol qui le surveillait depuis un bon moment.
Intercepté à son arrivée dans la capitale sénégalaise, Diaw a juste affirmé, lors d’un bref interrogatoire, qu’il devait se rendre à Médina Gounass.
Remis à la Division des investigations criminelles (DIC) pour enquête poussée , il a été déféré par la suite au parquet et écroué.
Avant lui, Papa Alassane Sène, un Sénégalais d’origine ayant la nationalité américaine était arrêté à l’aéroport. Il faisait aussi l’objet d’un signalement.
La tragédie de Saër Kébé
Le plus jeune et le plus inconscient du lot est sans doute Saer Kébé, élève au Lycée Demba Diop, qui a été écroué pour acte terroriste, apologie du terrorisme et association de malfaiteurs en vue de commettre des activités terroristes. Ce jeune homme avait envoyé un courrier électronique à l’ambassade des Etats-Unis basé à Dakar pour proférer des menaces d’attentat contre les intérêts des Américains.
‘’Hussein Weuz’’, l’autre inconscient
Il présente presque le même profil qu’Ousseynou Diop. Sous le pseudo «Hussein Weuz», il avait annoncé des attentats lors du match Nice-Lyon. « Je suis très content de ses attentats parce que vous ne devrez pas oublier ce que vous avez fait avec l’œuvre de Charlie Hebdo en caricaturant le visage de notre cher prophète MOHAMED (Psl) et vous êtes en train de payer la fortune de notre cher confrère musulman Coulibaly. Et je vous dit et je vous pré- viens que l’autre attentat sera lors du match Nice-Lyon», avait-il écrit. Un autre ancien étudiant de l’UCAD a succombé à l’appel du mal. Il s’agit d’Abdoul Aziz Dia, ce Sénégalais de 28 ans placé sous mandat de dépôt courant novembre 2016 pour des faits de terrorisme présumé après une interpellation musclée au quartier Gouye Mouride de Rufisque. Celui qui s’était baptisé Abou Soubaib était un combattant actif de Boko Haram.
Filé depuis plusieurs mois par les services de sécurité il avait par la suite quitté le bastion du groupe terroriste au Nigéria pour rentrer au Sénégal en passant par le Niger. Difficile de dire comment la vie de cet étudiant promis à un bel avenir a basculé.
Après avoir réussi avec brio son baccalauréat L2, il a été orienté au département de Géographie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. C’est au moment de passer sa licence qu’il n’a plus fait signe de vie. Mais en ce moment déjà, il avait carrément changé en se faisant remarquer par des propos tranchés sur la religion. L’histoire de Dia n’est pas sans rappeler celle de Sadio Gassama, cet étudiant de la Faculté de Médecine qui a rallié les bastions de l’Etat islamique à Syrte.
Dakaractu