Le phénomène du djihadisme est en passe de toucher toute l’Afrique de l’Ouest. Après le Sénégal estomaqué par la présence de ses ressortissants dans les rangs de l’Etat islamique en Libye et au Nigeria, c’est au tour de la Gambie de compter ses premiers islamistes radicaux pro-Daesh.
Sur les images, un homme en treillis djihadiste et s’exprimant en anglais joue les reporters. Par leurs surnoms, il présente ses « frères » qui s’apprêtaient à prendre ce qui s’apparentait à un copieux repas. Abu Bilal, le nom de guerre par lequel il s’est lui-même présenté au début de son show, termine le tournage en s’adressant à un autre noir-africain. Tous les deux échangent en wolof, mais avec un accent gambien. La discussion n’avait rien de guerrier. Mais n’en est pas moins susceptible de donner des sueurs froides à Banjul.
Avant la diffusion de cette vidéo de près de 2 minutes par les pro-Misrata à travers les réseaux sociaux, aucun rapport n’avait fait mention de la présence de Gambiens parmi les soldats de l’Etat islamique. Maintenant que le pot aux roses est découvert, il reste à déterminer leur nombre. Sont-ils les seuls à avoir été embrigadés où constituent-t-ils la partie visible de l’iceberg ?
Dans tous les cas, les Africains anglophones sont légion au sein de l’Ei aussi. Des Ghanéens et des Nigérians sont même mis en valeur dans des vidéos officielles de « Daesh » tournée en Libye. Ce, dans l’espoir d’attirer davantage de candidats au djihad en provenance de pays d’Afrique de l’Ouest qui compte dans la province de Tripolitaine de l’Ei le plus grand nombre de ressortissants après la Tunisie, le Soudan et l’Egypte.
L’Opération « Al Bunyan al marsous » lancée le 12 mai 2016 par le gouvernement de l’ouest dirigé par Faez el Saraj a eu raison de la mainmise de l’Etat islamique sur la ville de Syrte.