En 1999, Ousmane Tanor Dieng était l’homme politique le plus craint de toute l’histoire du Sénégal après Jean Collin décédé en le 17 octobre 1993. Tanor était le tout puissant ministre d’Etat, Ministre des Services et des Affaires Présidentiels. Il gérait tout. Même le Chef de l’Etat Abdou Diouf disait à ces visiteurs en fin d’audience : « Avez-vous vu Tanor ? »…Et quand vous lui demandes services, il vous répondait gentiment : « Allez voir Tanor ».
Tanor était tout pour Diouf. Mais Ousmane aussi n’avait d’yeux que pour Diouf au point de créer le puissant mouvement qui enrôlait tout sur son passage. La plus grande transhumance du Sénégal a eu lieu à cette époque quand tous les mouvements de soutien et les opposants ralliait OTD (Ousmane Travaille pour Diouf)…Des journalistes y étaient enrôler pour créer le quotidien « Feu vert » qui ne parlait que de Tanor. Et c’était la presse du Palais à l’époque.
Ousmane Tanor faisait feu de tout bois. Il donnait l’argent à qui il voulait et écrasait ses adversaires. Il avait des espions partout. Dans les rédactions, chez Wade au point E, au Building, ans les permanences des partis politiques. Tanor était partout sans être vu.
Aucun ministre ne pouvait prendre une décision sans s’en référer à Tanor. Diouf n’avait plus un mot à dire depuis 1996 lorsqu’il confiât le puissant parti au pouvoir à Tanor. C’est lui qui pilotait la machine électorale. Et Diouf se conformait aux décisions de Tanor. Mais ce dernier pouvait faire fi des instructions de Diouf.
Il gérait le pays avec ses hommes de confiances : Mamadou Lamine Loum, Premier ministre et Mohammed El Moustapha Diagne, Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan…Ils étaient tous aux ordres du ministre d’Etat, Ministre des Services et Affaires présidentielles qui était en fait un poste de « vice-président » de la République…
Les plus grosses affaires de la république passaient par Tanor comme les sulfureuses ventes de licences de pêche, la vente de la filiale de la BHS à Paris, la privatisation de la Sénélec avec Hydro Elyo-Québec, la privatisation des chemins de fer et la vente des acquis avec Mbaye Diouf, sa mainmise sur le Port de Dakar avec Pathé Ndiaye.
Mais Tanor gérait aussi tout un monde jeunes entrepreneurs milliardaires comme Bara Tall (Jean Lefevre), le Golden Boy, Cheikh Tall Dioum qui avait lancé les Nouvelles brasseries africaines (Nba), qui distribuaient la limonade Lisa, devenue Africa Cola…Mais aux côtés de Tanor, il y avait aussi le frère de son ami intime qui est aujourd’hui secrétaire d’Etat…Ce journaliste était dans l’équipe du Français Séguéla qui gérait la com de Diouf en 2000.
