L’appel du ministre de la Santé et de l’Action sociale a été entendu et ignoré par les Sénégalais qui ont décidé de faire le déplacement en dépit de la propagation du coronavirus.
Une attitude qui ne surprend guère Djiby DIAKHATE. Selon le sociologue, l’interdiction n’est pas pertinente, la fête de Tabaski étant un moment de partage et de retrouvailles pour les familles et les amis. Ce que par contre le gouvernement devait faire, c’est, selon lui, mettre en place des comités d’accueil pour faciliter le travail et le renforcement des mesures barrières.
« Je crois que dans ce contexte de covid-19, il fallait prendre des dispositifs palliatifs pour éviter la propagation liée au déplacement. Cela passe d’abord par la consolidation des mesures qui avaient été prises par le gouvernement à la suite du ‘déconfinement’ annoncé par le Président(…). Mais aussi la mise en place de comités d’accueils pour les visiteurs qui arrivent dans les quartiers dans les villages différents du pays organisés. Donc là, on pourrait s’organiser autour des chefs de quartiers, des districts sanitaires ou des postes de santé notamment. Une structure chargée d’accueillir les visiteurs au niveau des points de chute et leur dire ou leur rappeler les mesures qu’il faut adopter à l’occasion de la fête », indique le sociologue.
Seulement, en déclarant que « chaque sénégalais passe la fête de la Tabaski là où il se trouve », le ministre Abdoulaye DIOUF SARR n’a convaincu personne et les mesures d’accompagnement ne sont pas prises.