La Tabaski est généralement la foire aux bonnes affaires. Des citoyens deviennent des opérateurs économiques de fortune en tentant le coup d’une «opération Tabaski». Cette floraison d’hommes d’affaires a fait essaimé les tentes dans tous les coins et recoins de la capitale sénégalaise. Néanmoins, les prix semblent hors de portée du Sénégalais lambda malgré la gratuité des points de vente et autres facilités octroyées par le gouvernement aux vendeurs de moutons.
Des foirails à tout bout de champ. La capitale sénégalaise est méconnaissable sur certains grands axes. Des tentes. Des bêlements de moutons. Des foules éparses sur certains ronds-points. Le décor de Tabaski est planté.
10h 30mn au foiral des deux voies de Liberté 6. Des moutons qui forcent l’admiration sont bien disposés dans des tentes. Différentes races visibles. Des Laadoums, Azawats, Bali-bali, Tulabeers, Peul-peuls… A première vue, on se dit que ces moutons ne sont pas destinés à la petite et moyenne classe. «Les moutons sont cédés en fonction de leur race et de leur état de forme». Masseck Diop se déplace dans sa tente et se met à caresser une bête. «Vous voyez, celui-là coûte 1.5 millions Fcfa. C’est un ‘’laadoum’’ et il est de couleur blanche de surcroît», avance-t-il fièrement. Et d’avouer : «c’est, certes, très cher, mais il y en a qui choisissent cette race».
A quelques encablures. Vers la prison pour femmes de Camp pénal toujours dans les environs de liberté 6, c’est le même décor, le même ordre de prix encore. «Ils varient entre 100.000 et 4 millions Francs Cfa», déclare notre interlocuteur qui tient à préciser que «l’entretien de ces bêtes requiert beaucoup de moyens. Et il faut reconnaître que ces moutons sont beaux à voir».