Visite du ministre de l’Elevage et des productions animales au Mali et en Mauritanie pour rencontrer les convoyeurs de moutons au Sénégal, suppression des taxes douanières sur le bétail,… Les autorités sénégalaises multiplient les initiatives cette année, pour casser le prix très élevé du mouton. Une mission qui s’annonce difficile.
Les vendeurs n’ont plus d’excuses. Pour alléger les prix très élevés des moutons à l’occasion de la «tabaski», fête majeure dans le calendrier musulman, les autorités sénégalaises ont pris cette année des mesures très avantageuses pour les vendeurs.
Les taxes sur les moutons au niveau des postes de douanes seront supprimées, a annoncé le directeur de l’Elevage, Dame Sow, hier soir dans le journal télévisé de la chaîne publique sénégalaise la RTS1.
C’est une mesure incitative qui vise à faciliter le transport du bétail en provenance du Mali et de la Mauritanie. Le Sénégal est un grand marché pour les opérateurs mauritaniens et maliens, qui exportent chaque année des milliers de bêtes au pays de la Téranga où le mouton est très demandé, notamment à l’occasion de la fête de la «tabaski».
Pour un bon séjour des convoyeurs étrangers
Les besoins du Sénégal en moutons pour la fête de la «tabaski» célébrée le 1er septembre prochain sont estimés à 750 000 têtes. Une demande largement supérieure à l’offre locale.
Du coup, le Sénégal est obligé de se rabattre sur ses deux voisins. Une aubaine pour les éleveurs et vendeurs mauritaniens et maliens. Seulement, atteindre «les louma» (marchés intérieurs en wolof) pour «les bergers étrangers»relève d’un véritable parcours de combattant.
Les taxes douanières, les faux frais et les extorsions constituent d’importants goulots d’étranglement pour les opérateurs. Pour remédier à cette situation, ils n’ont qu’une seule alternative: augmenter les prix des moutons une fois arrivés au Sénégal.
L’exonération des prélèvements de taxes indues au niveau des frontières est venue abolir toutes ces pratiques qui constituent les principales causes de pénurie de moutons au Sénégal.
Outre la suppression des taxes douanières, les autorités sénégalaises ont pris d’autres mesures. Une trentaine de sites seront aménagés au niveau des différents «daarales» (marchés de bétail) pour permettre aux vendeurs et éleveurs étrangers de sécuriser leurs animaux.
Le ministre de l’Elevage en voyage dans la région
La visite du ministre de l’Elevage et des productions animales au Mali et en Mauritanie du 10 au 16 août au Mali s’inscrit également dans ce même sillage. La tournée de près d’une semaine sera une occasion pour Aminata Mbengue Ndiaye pour présenter aux opérateurs, les différentes mesures prises afin de faciliter l’approvisionnement du marché sénégalais en moutons.
«Cette mission va permettre au ministre de l’Elevage de rencontrer ses homologues maliens et mauritaniens de l’Elevage, des transports et du commerce. Madame le ministre va également visiter différents marchés à bétail dans ces deux pays», explique un communiqué de presse du ministère de l’Elevage et des productions animales.
Ainsi, ces efforts devraient permettre aux éleveurs étrangers d’entrer tranquillement au Sénégal et de vendre leurs moutons dans de bonnes conditions, et par ricochet, éviter la mévente de l’année dernière.
En 2016, les «Thiogal» (troupeaux) sont tardivement «arrivés» au niveau des points de vente. Les vendeurs étrangers étaient obligés de bloquer leurs moutons au niveau des frontières pendant plusieurs jours, pour protester contre les taxes douanières très élevées. Cependant, rien ne garantit que les opérateurs qui bénéficient de ces nouvelles mesures très avantageuses, vont rendre la pareille.
Khadim Mbaye (Tribuneafrique)