Le président turc et son homologue américain se sont téléphoné dans la nuit de mardi à mercredi. Erdogan et Trump ont convenu de collaborer dans la lutte contre l’EI mais n’ont pas évoqué l’extradition de Fetullah Gülen, selon la Maison Blanche.
Donald Trump et Recep Tayyip Erdogan avaient déjà fait part à la presse de leur admiration mutuelle mais ne s’étaient pas encore entretenus depuis l’investiture du président américain en janvier. Les deux chefs d’État se sont parlé pour la première fois dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 février.
Au cours de cet entretien téléphonique de 45 minutes, ils ont abordé des sujets tels que la Syrie, l’Otan ou la nécessité d’une étroite collaboration russo-américaine dans la lutte contre l’organisation État islamique (EI). Selon une source présidentielle turque, les deux dirigeants ont notamment évoqué la question de l’établissement d’une zone de sécurité en Syrie.
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Le communiqué de la Maison Blanche assure qu’aucun sujet de discorde n’a été abordé. Interrogé par la chaîne américaine CNN, Rodger Shanahan, chercheur en relations internationales à l’Institut Lowy de Syndney, explique que « les deux hommes tentent de mettre en valeur les sujets sur lesquels ils ont des intérêts communs, mais n’en ont pas beaucoup, c’est la raison pour laquelle ils évoquent l’État islamique ».
Le soutien aux combattants kurdes de Syrie mis en cause
Recep Tayyip Erdogan a néanmoins demandé au président américain de mettre fin au soutien que les États-Unis apportent aux miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) qu’Ankara accuse d’être une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste.
Les relations entre les deux pays se sont particulièrement tendues depuis qu’Ankara a réclamé à Washington l’extradition du prédicateur Fetullah Gülen, accusé d’avoir fomenté la tentative de coup d’État du mois de juillet dernier et qui vit en exil en Pennsylvanie. L’administration Obama avait répondu à la demande turque en demandant des preuves de l’implication du prédicateur dans l’organisation du coup d’État. Il est encore trop tôt pour savoir comment Donald Trump va gérer ce dossier.
Le président turc nourrit, lui, de forts espoirs de voir son homologue américain accéder à sa demande. « Une nouvelle ère s’ouvre », affirmait-il en novembre, au lendemain de la victoire de Donald Trump face à Hillary Clinton. Le directeur de la CIA, Mike Pompeo, doit se rendre en Turquie jeudi pour évoquer la question des milices YPG ainsi que la lutte contre le réseau du prédicateur turc Fethullah Gülen.